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Meurtre de Youssouf Ali : Ndruani dément toute implication

Meurtre de Youssouf Ali : Ndruani dément toute implication

Société | -   Abdou Moustoifa

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Ancien agent du Sanduk de Moindzaza Ya Mboini, Youssouf a été tué dans la nuit du dimanche par des inconnus. Sa localité d’origine nie tout lien avec cet acte qualifié de meurtre par le parquet.

 

C’est la première prise de parole des jeunes de Ndruani depuis l’assassinat d’un habitant du village, survenu il y a une semaine. Dans la nuit du dimanche 8 juin, Youssouf Ali, 36 ans, a été retrouvé grièvement blessé dans une ruelle proche du foyer communal. Transporté d’urgence à l’hôpital, il a succombé à ses blessures quelques minutes plus tard. L’inhumation a eu lieu le soir même, après autorisation du procureur. Mais à ce jour, l’enquête ouverte pour identifier l’auteur ou les auteurs du crime n’a pas encore abouti. La communauté de Ndruani a tenu à s’exprimer publiquement. Lors d’une conférence de presse tenue le vendredi 13 juin, la jeunesse locale a tenu à faire une mise au point. Elle a formellement nié toute implication des habitants du village dans cet assassinat. «Nous sommes avant tout en deuil. Nous respectons la mémoire de notre frère. C’est dans cet esprit que nous avons sensibilisé les jeunes au calme. Aucun habitant de Ndruani n’a appelé à la vengeance », a déclaré Soilahoudine Soule, porte-parole des jeunes.

Arrestations

Il a également exprimé sa douleur face aux nombreuses accusations reçues selon lesquelles cet assassinat serait imputé à des individus issus de la même localité que la victime. «Cela fait mal de recevoir des appels de partout nous accusant d’être responsables de la mort de notre frère », a-t-il ajouté.Au cours de la conférence, les jeunes de Ndruani ont dit ne pas vouloir commenter l’enquête en cours, par respect pour les institutions judiciaires. «En aucun cas nous ne désignerons de coupables. Ce n’est pas notre rôle, mais celui du procureur [c’est plutôt le juge qui désigne les coupables, ndlr]», a déclaré Soilahoudine Soule, leur porte-parole. Ce dernier a confirmé que plusieurs arrestations ont eu lieu depuis le 8 juin et que les auditions se poursuivent. Toutefois, il a déploré les accusations émanant de responsables de Moindzaza Ya Mboini, qui soupçonnent les habitants de Ndruani d’être à l’origine du meurtre, notamment après la libération de certains des leurs à l’issue de leur garde à vue. «Ce genre de provocations est regrettable», a-t-il affirmé.


Revenant sur les origines du conflit entre les deux localités, Soilahoudine a rappelé que tout a commencé le 6 avril dernier (voir notre édition du 18 avril  https://urls.fr/UEQSTw). À l’époque, des affrontements avaient fait des blessés des deux côtés. Une tentative de médiation initiée par les cadres de Ndruani aurait été rejetée par leurs voisins, selon les conférenciers. «Et pourtant, depuis ces événements, les habitants de Moindzaza qui travaillent chez Kachich, dont les dépôts se trouvent ici, continuent de circuler librement. Personne ne les a jamais inquiétés. Ce n’est pas dans notre culture », a assuré Soilahoudine.


Les intervenants ont également tenu à démentir et à dénoncer la diffusion, ces deux derniers mois, de messages incendiaires qu’ils attribuent à des habitants de Moindzaza. Pour étayer leurs propos, une série de vidéos a été projetée durant la conférence. Celles-ci visaient notamment à apporter des précisions sur les blessures subies par Baker, originaire de Moindzaza, et Yazid, natif de Ndruani. Ces deux affaires ont été portées devant la justice, et l’une d’elles aurait déjà été jugée.

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