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Meurtre à Ndzauze I Les autorités justifient l’intervention des forces de l’ordre

Meurtre à Ndzauze I Les autorités justifient l’intervention des forces de l’ordre

Société | -   Mariata Moussa

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Près d’une semaine après l’attaque de la brigade de la gendarmerie de Mitsamihuli par certains jeunes de la localité de Ndzauze, le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité civile, Mahamoud Fakridine est revenu hier sur les événements et soutient qu’une crise de colère ne devrait pas se solder par ce genre de réactions. Selon lui, s’attaquer à la gendarmerie, c’est s’attaquer à «un symbole de l’Etat». Le premier flic du pays expliquera par conséquent le rôle et l’importance de la gendarmerie.

 

Le porte-parole du gouvernement, les ministres de l’Intérieur et le Garde des Sceaux, respectivement Houmed M’saidie, Mahamoud Fakridine, et Djaé Ahamada Chanfi ont tenu hier une conférence de presse au ministère de l’Intérieur pour revenir sur l’attaque perpétrée contre la brigade de la gendarmerie de Mitsamihuli par certains jeunes de la localité de Ndzauze.


Intervenue à l’issue du meurtre de Said Youssouf alias Toké, aux yeux de ces autorités, cette attaque est à la fois «déplorable et inexplicable». Pour le -parole du gouvernement, cette incompréhension s’explique par le fait qu’il y a eu deux meurtres à Ndzauze. «Sur la première affaire, l’auteur présumé est en détention et l’enquête est en cours. Quant à la seconde affaire, l’auteur s’est lui-même rendu à la gendarmerie. Ce genre de situation ne devrait pas susciter tout ce qui s’est passé», a-t-il cadré.

Le professionnalisme des gendarmes

Pour revenir sur ces événements de Ndzauze, le premier flic du pays, Mahamoud Fakridine, soutient qu’une crise de colère ne devrait pas se solder par ce genre de réactions. En expliquant le rôle et l’importance de la gendarmerie, le ministre de l’Intérieur a rappelé qu’il s’agit à la fois «d’un des symboles de l’Etat et d’une institution».Selon lui, les auteurs de l’attaque de la brigade de Mitsamihuli ont pris des risques énormes.

«L’établissement possède des armements, heureusement les gendarmes présents au moment de l’attaque ont fait preuve de sang froid, ils n’ont pas fait usage des armes à leur disposition et la situation n’a pas dégénéré». Pour le ministre de l’Intérieur, à l’issue de cette attaque, il y a eu «un bris de scellé» qui s’est soldé par «le vol de l’or qui s’y trouvait» et un des gendarmes présents se retrouve avec «une fracture au bras».

 

A en croire ses propos, cette attaque s’est prolongée par le barrage de la RN1 durant 24 heures. «Il a fallu l’intervention du préfet et du maire pour débloquer la situation». Au sujet de cette intervention, le ministre a salué, devant la presse, le professionnalisme dont ont fait preuve les gendarmes. «Ils n’ont pas fait usage d’armes de guerre, mais plutôt de gaz lacrymogène.

 

Et effectivement, cela a provoqué beaucoup de gêne sur la population». Dans son intervention, le ministre de l’Intérieur a déploré les «exagérations» des faits relayés sur les réseaux sociaux. «En lisant les informations qui circulent sur les réseaux sociaux, on dirait que le pays est en état de guerre et que les forces de l’ordre ont failli à leur mission, alors qu’il faut saluer leur professionnalisme».

«Des dérapages»

Au terme de son intervention, Mahamoud Fakridine a appelé la population à rompre avec ce comportement tendant à vouloir se faire justice elle-même. Sur ce point, le ministre de la justice a insisté sur le fait que les «autorités judiciaires et étatiques ne ménagent aucun effort pour instaurer et renforcer le climat de confiance entre les justiciables et la justice».

 

Pour renforcer ce climat de confiance, Djaé Ahamada Chanfi a souligné que «les autorités judiciaires travaillent sans relâche pour que chacun réponde de ses actes devant la loi. Notre préoccupation majeure est de renforcer l’indépendance de la justice ainsi que des magistrats et aussi le respect strict de la loi. Nous ne pouvons pas tolérer que les gens se fassent justice».

 


Interrogés au sujet des dégâts constatés à l’issue de l’intervention des forces de l’ordre, le ministre de l’Intérieur a évoqué la possibilité de «dérapages». Sur ce cas d’espèce, le porte-parole du gouvernement a précisé que des négociations qui ont vu la participation du préfet et du maire ont eu lieu et ont duré 6 heures de temps. «Ces dégâts sont le résultat de la résistance manifestée et dans les deux cas il y a eu utilisation de projectiles. Les habitants jetaient des cailloux sur les forces de l’ordre. En retour, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène».

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