logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Meurtre à Seleyani ya Hamahame I Triste, la famille de la victime porte plainte mais n’a pas de rancune

Meurtre à Seleyani ya Hamahame I Triste, la famille de la victime porte plainte mais n’a pas de rancune

Société | -

image article une
La famille d’Athoumane Moumine, la victime, a décidé de porter plainte et laisser la justice faire son travail, tout en assurant qu’elle n’a aucun problème avec la famille de Hadji Ahamada. Attristé par la perte de son oncle, Youssouf Madihali confesse : “nous sommes attristés, mon oncle a reçu huit coups de couteau”.

 

L’atmosphère était pesante, presque glaciale sous un soleil de plomb ce mardi à Seleyani ya Hamahame, localité endeuillée par la mort tragique d’Athoumani Moumine perpétrée par Hadji Ahmada. Le premier aurait entretenu une relation extra-conjugale avec la femme de son tueur supposé.
Sur les places publiques, les visages étaient assombris, de la tristesse s’en dégageait mais pas de colère. Ici, sans doute plus aujourd’hui qu’hier, l’on doit se dire que la colère est mauvaise conseillère.


Dans un entretien accordé à Al-watwan hier dans son salon à Seleyani, le chef du village Mohamed Islam a confié, sans passion ni colère que derrière ce drame, il s’agit bel et bien “d’une histoire d’adultère qui a commencé il y a plus de 8 ans”.
Avec de l’affliction perceptible au seul son de sa voix, Mohamed Islam a assuré que “la paix règne dans sa localité. Il n’y a aucun problème entre les deux familles”. Seleyani, à l’en croire, est sous le choc mais demeure debout. “Cette histoire, c’est une première pour notre village mais un travail de sensibilisation a été effectué pour calmer les esprits”.

“Huit coups de couteau”

La famille endeuillée a encaissé le coup. Entouré par sa maman, ses oncles et son père, le neveu de la victime qui était à l’hôpital et qui a participé au lavage mortuaire de son oncle, Youssouf Madihali a exprimé la grande tristesse qui est la leur. “Nous sommes attristés, mon oncle a reçu huit coups de couteau, le rachis cervical a été durement touché par le jet d’un objet lourd et un coup d’un objet lourd qui a culbuté le rachis cervical”.


Après une profonde inspiration, notre interlocuteur poursuit : “il n’est pas mort, il a été tué. Il a reçu des coups de couteaux au niveau des côtes, sur la tête, dans le dos, la main droite et il a eu l’oreille arrachée. Si bien que nous avons eu des problèmes lors du lavage mortuaire, son corps a été terriblement abimé”.
Pourtant, comme les habitants du village, les frères du décès, Chinoi Moumine et Ahamada Abdou (100 kilos) comme leur sœur Mariam Moumine n’affichent aucune amertume.

Mieux, ils disent n’avoir aucun problème avec la famille de celui qui a ôté la vie à leur frère. Ils ont porté plainte et attendent de la justice qu’elle fasse son travail. “Croyez-nous, nous n’avons aucun problème avec avec la famille de Hadji, elle nous a présenté ses condoléances et a participé aux funérailles”, a souligné Chinois Moumine qui insiste : “nous avons porté plainte. C’est tout”.


La grande sœur d’Athoumani a souligné que son frère est mort en laissant derrière lui 4 enfants : deux jeunes hommes et deux fillettes dont une de moins de cinq ans. Ils vivent avec leur mère depuis le divorce d’avec leur père qui venait leur rendre visite.

Plus de huit ans

Le chef du village a annoncé que le conflit entre Hadji Ahamada et Athoumane Moumine datait de près d’une dizaine d’années. Il a fait savoir que le meurtrier présumé avait saisi le chef du village par deux fois pour “infidélité”. Sans préciser de date fixe, Mohamed Islam a rappelé “qu’un jour, Hadji Ahamada est venu me dire d’aller parler à Athoumane Moumine pour qu’il s’éloigne de sa femme Hadidja Mhoma. J’ai convoqué Athoumani, il a d’abord nié entretenir cette relation mais il a fini par accepter en affirmant qu’il n’allait plus la revoir. Malheureusement, il n’a pas tenu parole”.


Le chef du village a certifié que “Hadji Ali avait, à l’aide d’un marteau, frappé Athoumane mais l’histoire a été réglée à la justice il y a longtemps”.
Le notable a fait part d’une information troublante. “Le meurtrier présumé avait divorcé il y a moins de 20 jours. Mais comme souvent il y a eu une médiation pour que le couple se remette ensemble et élève ses 3 enfants”. Athoumani a été poignardé à mort dimanche à l’heure de la prière (voir notre édition d’hier).

Chamsoudine Said Mhadji

 

Il est interdit de copier ou de reproduire partiellement ou totalement, cet article sans l’autorisation d’Al-watwan.

Commentaires