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Micro-trottoir I Débat autour de la hausse des frais de pré-inscription à l’Université

Micro-trottoir I Débat autour de la hausse des frais de pré-inscription à l’Université

Société | -

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L’administration universitaire a annoncé, le 25 août dernier, une hausse des frais de pré-inscription qui passent de 10 000 à 25 000 francs comoriens à partir de l’année académique 2025-2026. Une hausse qui concerne les candidats qui intègrent pour la première fois l’unique université du pays. Mais cette annonce a suscité de vives réactions au sein de l’opinion publique. Les uns estiment que la mesure alourdira les charges des parents déjà éprouvés par une situation économique intenable, recommandant d’explorer des ressources alternatives, alors que les autres y voient un moyen pour l’institution de disposer de ressources devant répondre à ses missions fondamentales de formation et de recherche.

 

Fidel Ahmed Kari, technicien de radiologie

«Appliquer cette mesure pénaliserait beaucoup de gens»
Beaucoup de Comoriens peinent à joindre les deux bouts. L’augmentation des frais de pré-inscription sera très difficilement supportable par bon nombre de parents. La vie est trop chère et les salaires ne suivent guère cette tendance haussière. Je pense qu’il ne faut pas appliquer cette hausse au risque de pénaliser beaucoup de gens».

Mbaé Mohamed Said, ancien chauffeur

«Une baisse des frais est possible tout en amélioration les conditions de travail»

Je demeure convaincu qu’il serait possible d’améliorer la qualité de l’enseignement et les conditions de travail à l’Université des Comores (UDC) sans pour cela devoir revoir les droits de pré-inscription à la hausse. Les pouvoirs publics doivent trouver les voies et moyens pour faire fonctionner l’Université de façon optimale. Je crois qu’ils peuvent le faire parce que l’Etat n’est pas totalement sans ressources. D’ailleurs, je crois qu’il faudrait même diminuer les frais de pré-inscription».

Laila Ahmed Mohamed, banquière de formation

«L’augmentation des frais de pré-inscription peut aider à l’amélioration des conditions de travail»

Je pense que pour une éducation de qualité avec des meilleures conditions de travail, il faudrait des encadreurs adaptés pourvus de moyens logistiques efficaces. Pour cela, il faut des moyens financiers conséquents. L’augmentation du droit à la pré-inscription peut aider à l’obtention de cet objectif. Pour sa part, l’Etat se doit d’assurer certaines charges à travers la loi de finances du pays afin de fournir un budget adéquat à l’UDC. L’Etat peut suivre le modèle des pays comme Madagascar et le Sénégal pour que les frais soient à la hauteur du niveau de vie des Comoriens car ils sont trop chers».

Chabani Bourhane, romancier et poète

«Pour financer l’Université, l’Etat peut prélever des fonds dans des sociétés d’Etat»

«Si l’Etat le veut, la qualité de l’enseignement et les conditions de travail à l’UDC peuvent s’améliorer sans devoir passer par la case de la hausse des frais de pré-inscriptions. Il en a la capacité. Le président Azali Assoumani qui a ouvert l’Université aux Comores il y a plus d’une vingtaine d’années saura trouver les moyens. Il nous l’a démontré lors de son premier passage à la tête de l’Etat. Maoulana Charif alors ministre des finances a augmenté le prix du riz pour financer l’Université.
Il pourra chercher des financements ailleurs à Comores Télecom ou à l’ANRTIC.

Il y a déjà le cas des 250fc prelévés lors des recharges d’électricité par la Sonelec pour le compte de l’Ortc (Office de la radio-télévision des Comores). Pour améliorer les conditions et la qualité de l’enseignement universitaire, il serait souhaitable de ne pas faire supporter cette hausse par les plus démunis qui sont ceux qui envoient leurs enfants à l’Université des Comores. Les classes les plus aisées font le choix d’envoyer leurs enfants à l’extérieur pour y poursuivre leurs études supérieures. Dans tous les cas, un tel sujet mérite un débat citoyen. Il faudrait par ailleurs que cette problématique soit posée à l’Assemblée nationales avant toute éventuelle augmentation».

 Moudjib Mohamed Said

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