Ali Moindjié, ancien journaliste
«Les prix des produits de base sont anormalement élevés depuis l’augmentation du prix du carburant et des frais de douane, ce qui a des répercussions en chaîne. Qui peut le plus peut le moins. 

Le gouvernement peut discuter avec les importateurs en acceptant de revoir les taxes douanières. Le gouvernement peut également alléger les frais de transport en réduisant les taxes sur les hydrocarbures et les taxes des véhicules de transport. L’État étant le propriétaire de la société de l’électricité et de l’eau, le gouvernement peut donc décider de réajuster les prix.

Il y a un grave problème de transport en ce moment. Le gouvernement devrait en tenir compte et chercher des solutions provisoires pour ce mois, en vue d’aligner des cars supplémentaires pour les lieux mal desservis suite à des négociations avec Wusikani wa masiwa. Il est quand-même surprenant que le prix du carburant ne baisse jamais même lorsque les prix baissent sur le plan international.

La société des hydrocarbures ne se comporte pas en entreprise citoyenne. Elle veut juste faire de l’argent, or ce n’est pas son rôle. C’est une société publique, c’est-à-dire une entreprise qui nous appartient tous. Elle doit être capable de tenir compte de nos problèmes et de nos attentes. Cinq litres d’essence à près de 10 euros ce n’est pas tenable au regard des revenus des gens dans ce pays».

Fayssoile Moussa, citoyen
«Pour l’heure, il n’y a aucune guerre ou catastrophe naturelle pour que des mesures de soutien soient mises en place. Idéalement, les commerçants auraient dû anticiper les besoins du ramadan, mais malheureusement, aucun stock n’est disponible chez les fournisseurs habituels tels qu’AGK, Nardasse et Vijay Import.

Il est clair que l’absence de prévisions avant le début du ramadan est problématique. Les défis sont considérables, notamment en raison du coût d’achat élevé, qui influe sur la hausse constante des prix. Sans une vision stratégique pour résoudre ces défis économiques, les solutions resteront hors de portée. Il est essentiel que les économistes prennent en compte les réalités économiques actuelles pour avancer efficacement».

Mdahoma Mohamed Salim, secrétaire général de l’Ong Mbinga Ya Masiwa
«Les autorités (mairie de Moroni et ministère de l’Intérieur) devraient surseoir à leur décision de déplacer les vendeurs et revendeurs de poissons à Kalaweni.

Cette mesure va plomber davantage le pouvoir d’achat des citoyens, lesquels vont devoir dépenser davantage de temps (à perdre) et d’argent (en frais de taxis) supplémentaires pour faire leurs courses du ramadan. Avant, on venait au petit marché ou à Volo-volo et on pouvait faire toutes ses courses dans un même lieu et repartir.

Avec cette mesure, on va devoir perdre du temps et dépenser des frais de taxis supplémentaires pour aller jusqu’à Kalaweni... Même les vendeurs sont déjà en grève et refusent de se rendre à Kalaweni.

Aucun morceau de poisson en vue dans les deux grands marchés, Café du port... Les autorités devraient assurer l’approvisionnement et la disponibilité des produits de première nécessité. Il est inadmissible qu’au début du ramadan, des produits tels que le poulet et la viande soient de moins en moins disponibles. Les autorités devraient accentuer le contrôle des prix et réprimer sévèrement les commerçants et revendeurs véreux».

Propos recueillis
par Abdallah Mzembaba