L’ancienne Ecole nationale de la police (Enp) de Trenani, utilisée depuis septembre 2021 comme centre de rétention administrative de fortune, s’est vidé de ses derniers migrants la semaine dernière. Les sept hommes qui y restaient ont été transférés dans un centre d’accueil de l’Ong Caritas, à Mutsamudu. Ce centre hébergeait déjà, depuis plusieurs mois, sept femmes, six enfants et un homme qui ne pouvaient plus supporter les conditions de vie de Trenani. Les deux convois de migrants envoyés dans ce centre totalise donc actuellement vingt-et-une personnes, qui y seront logées et nourries, en attendant que le gouvernement comorien et le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (Hcr) leur trouvent un pays de destination, comme ce fut le cas pour plusieurs d’entre eux depuis près d’un an.
Vingt-et-une personnes
Rappelons en effet que ce centre avait d’abord hébergé cinquante-deux migrants arrêtés par la gendarmerie à Bambao-mtsanga en septembre 2021, puis un deuxième groupe de près d’une trentaine d’autres réfugiés interceptés en mer en décembre. Un homme s’est particulièrement réjoui de cette décision “salutaire” du gouvernement : il s’agit du vice-président de Caritas à Ndzuani, Dr Grillone Saverio, qui a introduit cette demande auprès du ministère de l’Intérieur. “C’est une décision humanitaire, qui honore les Comores”, nous a confié celui qui assume également les fonctions de consul honoraire d’Italie en Union des Comores. Dans une missive de remerciement aux autorités ministérielles, datée du 10 septembre, il réitère l’engagement de Caritas d’ “accueillir, loger, nourrir et soigner” lesdits “réfugiés” d’origine rwandaise, burundaise, et congolaise, et de “continuer à suivre leurs dossiers auprès du Hcr à Pretoria en Afrique du Sud afin de permettre la conclusion positive de chaque dossier en collaboration étroite avec les autorités comoriennes”.
Avec le départ de ces derniers migrants, c’est un chapitre peu reluisante de l’histoire de l’Enp de Trenani qui se ferme. L’on se rappelle qu’au mois de juin dernier, ses « pensionnaires » n’avaient même plus rien à manger, après le retrait de l’aide en nourriture du Croissant-rouge comorien. L’on se rappelle également de ces enfants non accompagnés qui étaient placés dans ce centre, avec des adultes avec lesquels ils n’avaient aucuns liens.L’on se rappelle enfin de ces évasions à répétitions qui s’y sont produites, et qui avaient été à l’origine de mesures de sécurité drastiques, comme le transfert d’une partie des migrants dans des cellules du commissariat central de la police à Mutsamudu, et la suspension de certains agents de la police, soupçonnés d’avoir facilité ces évasions.