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Migrants africains retenus à Ndzuani I Une sortie pour savourer la liberté

Migrants africains retenus à Ndzuani I Une sortie pour savourer la liberté

Société | -   Sardou Moussa

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Avant leur placement dans ce centre d’accueil où ils bénéficient de conditions d’hébergement et d’alimentation enfin dignes, ces migrants venus du Burundi, du Rwanda et de la République démocratique du Congo (Rdc) étaient placés en rétention administrative dans les locaux de l’ancienne Ecole nationale de police, sise à Trenani, dans la région de Wani, d’où ils ne pouvaient pas sortir.

 

Les migrants venus d’Afrique continentale, en résidence temporaire sur l’île de Ndzuani depuis un an, ont organisé une sortie de plaisance le dimanche 25 septembre dernier pour célébrer leur liberté retrouvée depuis quelques semaines. Ils ont choisi pour cela la date symbolique du 25 septembre, consacrée à la «Journée mondiale du migrant et du réfugié» par l’église catholique. Des 21 hommes, femmes et enfants placés depuis le début de ce mois dans le centre d’accueil de Caritas-Anjouan, 19 sont en effet de confession chrétienne. Ils ont organisé le tour de l’île ; une sortie qui a été agrémentée de pique-nique et de baignade sur les plages.


Rappelons qu’avant leur placement dans ce centre d’accueil, où ils bénéficient de conditions d’hébergement et d’alimentation enfin dignes, ces migrants venus de Burundi, du Rwanda et de la République démocratique du Congo (Rdc) étaient placés en rétention administrative dans les locaux de l’ancienne Ecole nationale de police, sise à Trenani, dans la région de Wani, d’où ils ne pouvaient pas sortir.

«Faire leur vie sur place»

La crainte des autorités nationales était de les voir disparaître dans la nature (il y a d’ailleurs eu plusieurs évasions). Cependant, jusqu’à ce jour l’on n’a encore relevé aucune disparition parmi les femmes et des enfants envoyés à Caritas en juin, ni parmi les hommes qui les ont ensuite rejoints ce même mois de septembre. D’ailleurs, selon un responsable de Caritas, certains de ces migrants se disent «lassés des voyages» et souhaiteraient pouvoir «faire leur vie sur place». Certains présentent d’ailleurs des profils intéressants : il s’y trouverait même un diplômé en psychologie.


Il faut sur ce point savoir que le Hcr (Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés) a proposé au gouvernement comorien de mettre en place une structure officielle d’accueil des réfugiés aux Comores. Une demande restée à ce jour sans réponse. «Le Hcr tient à réaffirmer que la mise en place d’une procédure d’asile national bénéficiera l’Etat comorien car cela vous placera dans une position plus solide pour reconnaître et traiter les problèmes de sécurité nationale, y compris la traite des personnes et les mouvements irréguliers et secondaires à l’intérieur et à l’extérieur de votre territoire», avait écrit au ministre des Affaires étrangères comorien, en juin dernier, la représentante du «Bureau multiple pays» du Hcr, sis à Pretoria, en Afrique du Sud.


Preeta Law, puisqu’il s’agit d’elle, avait également, dans cette missive, rappelé que les Comores, en tant que « pays signataire de la convention de l’Oua [ancienne Organisation de l’unité africaine, remplacée depuis 2002 par l’Union africaine] doivent respecter le principe de non-refoulement». Et pour peu que notre pays accepte ce deal, il pourra bénéficier «des moyens d’identifier des personnes qui ont besoin de la protection internationale». La représentante avait enfin encouragé le gouvernent comorien à «entamer les démarches officielles pour adhérer à la Convention de 1951» relative au statut des réfugiés.Comme par ironie du sort, le thème retenu cette année par l’église catholique pour sa Journée mondiale du réfugié est : «Construire l’avenir avec les migrants et les réfugiés.

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