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Migrants comoriens détenus en Libye : Les familles rançonnées

Migrants comoriens détenus en Libye : Les familles rançonnées

Société | -

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La diffusion d’une vidéo mettant en lumière le trafic d’êtres humains en Libye par la chaîne américaine Cnn a suscité l’indignation générale. Nombreuses sont les voix qui se sont élevées pour condamner cette “pratique d’un autre âge” ; celle particulièrement d’Alpha Condé, actuel président de la Guinée et de l’Union africaine (Ua). Le cauchemar des migrants africains ne s’arrêterait pourtant pas à ce “commerce abject”. On parle d’arrestations, de tortures et de travaux forcés. Le versement d’une rançon pouvant atteindre les 2000 euros serait le seul moyen pour les familles de tirer leurs proches de cette mauvaise passe.

 

Notre pays n’est pas épargné par la vague migratoire vers l’Europe, et les dérives qui vont avec. Al-watwan faisait état, dans son édition d’hier lundi, de “supposés” ressortissants comoriens vendus comme esclaves en Libye.

 


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Nous sommes en mesure aujourd’hui d’avancer que le phénomène est plus marqué qu’on ne le pense. La seule ville de Nyumadzaha ya Mvumbari comptait cette année sept migrants détenus par un groupe armé en Libye, si l’on se fie au témoigne de Rafioun Issouf Ibouroi, petit frère de l’une des victimes.

Ces candidats pour l’Europe auraient quitté les Comores pour le Soudan et ralliés ensuite la Libye en bus. Le passeur, lui aussi originaire de la localité de Nyumadzaha, aurait laissé ses compatriotes aux mains d’une milice armée qui exigeait, en échange de leur libération, le versement d’une rançon s’élevant, pour chacun des détenus, à 1 millions de nos francs.

Il s’avère que les milices libyennes ont des relais de passeurs dans les différents pays du continent africain, et notre pays ne déroge pas à la règle.


Les familles ont dû donc se plier à cette exigence, sous peine de voir leurs proches maintenus en détention (sachant que la rançon augmente au fur et à mesure de la détention) ou de les voir soumis à des travaux forcés pour payer eux-mêmes le montant de la rançon. Bien que libérés, ces migrants comoriens trainent encore en Libye dans l’espoir de joindre par bateau l’île italienne de Lampedusa.

Nous n’avons évoqué que le cas de la ville de Nyumadzaha. Mais qu’en est-il des autres villes ? Le sujet est sensible, et les témoignages rares. Sur les ondes de la Radio télévision Mbeni Comores (Rtmc) on a pu entendre cependant le témoignage de Fouad Youssouf, un ressortissant comorien de retour de Libye, qui confirme la présence de comoriens dans ce “marché d’esclaves”.

Le “fils d’un frère” originaire de la ville de Batsa aurait été enlevé en Libye. Ses ravisseurs auraient de même exigé le paiement d’une rançon, de 200 euros. Une fois cette somme versée, ils auraient exigé le versement d’une autre rançon de 400 euros, qui a été payée. Le jeune homme reste malgré tout introuvable.


Le gouvernement aurait d’ores et déjà saisi sa représentation diplomatique à Tripoli sur la question. Nous sommes donc en droit d’attendre la publication dans les prochains jours d’un rapport fixant le sort de nos ressortissants détenus en Libye.

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