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Migrants de la plage de Sambia I Après 36 heures au port, ils sont « en transit » chez le Garde-côte

Migrants de la plage de Sambia I Après 36 heures au port, ils sont « en transit » chez le Garde-côte

Société | -   Faïza Soulé Youssouf

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Le sort des 92 migrants est toujours incertain, 48 heures après leur arrivée à Moroni au départ de Mohéli. Les plans des autorités qui voulaient les faire partir en Tanzanie sont contrecarrés. Le capitaine du Safia refuse d’embarquer les passagers. Ainsi, ils sont transférés au siège du Garde-côte. Mais pour combien de temps ?

 

Les 92 migrants sont transférés du port de Moroni au siège du Garde-côte en fin d’après-midi ce mercredi. Ils y sont très probablement en transit, après avoir passé plus de 36 heures sur le quai du port de Moroni, le Garde-côte ne disposant pas de centre de rétention. Les différents départements du ministère de l’Intérieur (en charge du dossier) que nous avons contactés disent n’être au courant de rien pour ceux qui ont répondu au téléphone. Les autres se sont drapés dans le silence.

 

Ce qui est sûr, les pouvoirs publics avaient dans l’idée de reconduire les continentaux en Tanzanie dès mardi soir, parce que ce pays est supposé être leur port de départ vers les Comores mais ils ont dû revoir leur plan. Le navire qui devait assurer l’opération est même identifié. Il s’agit du « Safia ». Sauf que, contre toute attente, le capitaine refuse d’embarquer les passagers pour des raisons de sécurité. Autre raison qui motive son refus : comment transporter des passagers vers la Tanzanie alors qu’ils n’en ont pas la nationalité ? Le capitaine Iddy ne cède pas. Les conciliabules auraient duré une bonne partie de la journée du mercredi, en vain.

 

En outre, les passagers qui se trouvaient sur le Bima (le bateau ayant assuré la liaison entre Mwali et Ngazidja le lundi) se rebiffent. Le mardi au soir, ils refusent de se nourrir. Le mercredi, excédés, ils descendent du bateau. Des photos circulent sur les réseaux sociaux. On y voit des enfants et des adultes assis à même le quai sous un soleil de plomb. Dans l’après-midi, l’on apprend qu’une note verbale de l’ambassade tanzanienne est envoyée au Mirex. L’ambassadeur Pereira Ame Silima, selon une source digne de foi, voudrait rencontrer le ministre de l’Intérieur, Fakridine Mahamoud au sujet de ce dossier que l’on devine brûlant.

 

A l’heure où nous mettions sous presse, nous ne savons pas où seront logés les migrants qui comptent beaucoup de mineurs. Parmi les 61 migrants qui sont arrivés à Mohéli le 3 mars, il y a 15 individus (6 filles et 9 garçons) n’ayant pas atteint la majorité dont de très jeunes enfants. Il y a des Burundais, des Congolais, des Rwandais et des Somaliens.

 

Pour rappel, des passeurs ont débarqué sur la plage de Sambia à Mwali 31 continentaux dont la destination était Mayotte pour une traversée qui aurait coûté entre 750 000 KMF à 1 million.  Ils sont « logés » au poste de gendarmerie de Bonovo durant deux mois. La même opération se répète le 3 mars, mais cette fois avec une soixantaine de migrants. Le 6 mars, ils embarquent tous pour Ngazidja à bord du Bima. Nul ne sait encore ce qu’il va advenir d’eux.

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