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Migrants de la plage de Sambia I Un répit dans les bâtiments de la garde-côtes

Migrants de la plage de Sambia I Un répit dans les bâtiments de la garde-côtes

Société | -   Faïza Soulé Youssouf

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En tout cas, les conditions d’accueil semblent meilleures qu’au poste de gendarmerie de Bonovo, à Mwali, où ils étaient initialement retenus. La question, maintenant, est de savoir combien de temps ils vont rester à la Garde-côtes. Contacté, le porte-parole du gouvernement, Houmed Msaidie, veut croire qu’un retour vers la Tanzanie reste encore possible.

 

Ils ont dû pousser un ouf de soulagement. Alors que les 90 migrants (leur nombre varie selon les interlocuteurs) devaient partir en Tanzanie via «le Safia», un bateau tanzanien, ils logent depuis le 8 mars dernier dans les bâtiments de la garde-côtes. Al-watwan a tenté de s’y rendre pour un reportage mais en a été empêché par les agents à l’entrée. En tout cas, les conditions d’accueil semblent meilleures qu’au poste de gendarmerie de Bonovo, à Mwali, où ils étaient initialement retenus.
La question, maintenant, est de savoir combien de temps ils vont rester là-bas. Contacté, le porte-parole du gouvernement, Houmed Msaidie, veut croire qu’un retour vers la Tanzanie reste encore possible. «Le port de départ de la plupart des migrants est la Tanzanie. D’ailleurs, nous avons noté qu’entre eux, ils se parlaient en swahili même si nous savons que du côté des Grands Lacs, ils parlent cette langue. (…) D’où la nécessité de discuter profondément avec les autorités tanzaniennes», a-t-il fait observer.

«Discuter avec nos amis français»

Les discussions ont d’ailleurs commencé la semaine dernière. En outre, les pouvoirs publics n’excluent pas que les échanges se poursuivent «à un autre niveau en Tanzanie». Maintenant, comment prouver que le port de départ est bien la Tanzanie ? C’est là tout le problème.Par ailleurs les sources divergent quant à leur statut. Du côté du gouvernement, l’on n’est pas loin de penser «que ce sont tous des réfugiés qui vivaient dans des camps en Tanzanie». D’autres interlocuteurs affirment qu’ils sont tout au plus «une dizaine à l’être». «Dans tous les cas, ils ne veulent pas retourner sur leurs pas», assure ce contact digne de foi. Il y a également un autre aspect que les autorités devront nécessairement aborder. «Tout le monde le sait, ils veulent se rendre à Mayotte. A un moment donné, il va falloir regarder cette affaire en profondeur avec nos amis français», devait ajouter le porte-parole du gouvernement.


Cette histoire a défrayé la chronique ces dix derniers jours. Le 3 mars, 61 migrants qui croyaient être arrivés sur l’île comorienne de Mayotte sont en réalité débarqués sur la plage de Sambia, à Mwali. Ils retrouvent 31 individus également trompés, au poste de gendarmerie de Bonovo qui vivent là depuis 2 mois. Le 6 mars, à bord du «Bima», ils quittent Mwali pour Moroni dans l’idée qu’ils embarqueraient sur «le Safia» pour la Tanzanie, en tout cas selon les plans prévus par les autorités comoriennes.
Contre toute attente, le capitaine refuse de les embarquer pour des motifs liés à sa sécurité et à la nationalité des migrants. Ces derniers, fatigués, refusent de s’alimenter mardi soir et mercredi, ils descendent du Bima à bord duquel, ils se trouvaient depuis leur arrivée à Moroni, le mardi matin. Le même jour, ils sont transférés chez les garde-côtes. Ils s’y trouvent encore. Nul ne sait pour combien de temps.

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