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Migrants détenus à Ndzuani I Les bénéficiaires du titre de réfugiés refusent de retourner dans leurs pays

Migrants détenus à Ndzuani I Les bénéficiaires du titre de réfugiés refusent de retourner dans leurs pays

Société | -   Mariata Moussa

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Cette réponse positive accordée par le royaume du Lesotho, qui est un des pays africains à avoir un camp de refugiés ne semble pas satisfaire ces migrants car ne répond pas, selon eux, à leurs attentes.Dans leurs arguments, ils soutiennent que le Lesotho a un taux de criminalité et du Vih Sida élevé. Ils veulent donc se rendre, à Mayotte, en France, en Italie, partout mais pas au Lesotho. Ces migrants sont protégés par deux conventions internationales signées et ratifiées par l’Union des Comores.

 

L’épineuse question des migrants présents à Ndzuani fait encore parler d’elle. Venus de l’Afrique continentale, ces migrants placés en détention à Ndzuani et logés à l’école nationale de la police sont estimés à 75 dont 51 pour le premier contingent arrivé en septembre dernier et 24 nouveaux venus.Ce dernier contingent de 24 personnes est composé d’enfants non accompagnés. Sur ce premier contingent arrivé sur le sol comorien, il y a presque 4 mois, “28 d’entre eux ont bénéficié d’un titre de réfugiés et les 23 restants ont essuyé un refus à leurs demandes”, nous a confié une source policière à Ndzuani. Cette réponse positive accordée par le royaume du Lesotho, qui est un des pays africains à avoir un camp de refugiés ne semble pas satisfaire ces migrants car ne répond pas, selon eux, à leurs attentes.

Protégés par deux conventions signées par les Comores

Selon cette source policière, les bénéficiaires de ce titre de réfugiés ont refusé de se rendre au Lesotho. “Dans leurs arguments ils soutiennent que le Lesotho a un taux de criminalité et de Vih Sida élevé. Ils veulent donc se rendre, à Mayotte, en France, en Italie, ou partout ailleurs, mais pas au Lesotho”.Quant au sort des 23 autres dont leurs demandes ont essuyé une réponse négative, l’avocat et spécialiste de la question, Me Aboubacar Abdou M’sa déclare que “ces gens reviennent à la charge de l’Etat comorien. Si l’Etat comorien n’a pas les moyens de les prendre en charge car ne disposant pas de budget alloué ou ne s’est pas préparé, il doit s’adresser à l’organisation internationale des migrants qui peut avoir les fonds nécessaires pour assurer leur hébergement”.


Dans son intervention, l’avocat a ajouté que l’Etat comorien est tenu d’arranger au minimum un moyen d’hébergement et au besoin de leur accorder un titre de séjour temporaire. “Le titre de séjour doit être accordé à titre humanitaire car ces gens n’auront pas les moyens de payer les timbres ou autres frais”. Concernant les enfants, selon toujours l’avocat, l’Etat doit les mettre à l’abri de toute situation de nature à troubler leur état psychique. “S’ils sont en âge de scolarisation, l’Etat doit immédiatement leur trouver une école pour assurer leur scolarité. Ces gens sont protégés par deux conventions ratifiées par l’Etat Comorien”.

 

Ces conventions sont celles relative à la traite des personnes et celle relative aux migrants et leurs familles. Pour Me Aboubacar Abdou Msa, “ces personnes sont considérées comme étant en détresse, elles ne sont pas coupables d’une quelconque infraction, elles sont plutôt victimes d’une escroquerie”.Au sujet de cet éventuel refus de se rendre aux camps de réfugiés installé au Lesotho, Me Aboubacar Abdou M’sa soutient qu’ils ne pourront pas refuser car “si le lieu d’accueil est le Lesotho, cela veut dire que le haut-commissariat des nations-unies pour les réfugiés (Hcr) n’a pas trouvé mieux. Ils doivent accepter de s’y rendre, même à titre transitoire”.


Quant aux 23 autres dont leurs demandes de refugiés ont été refusé, ils doivent retourner chez eux. Cependant, avant le retour, “l’Etat doit mener une enquête pour s’assurer si une fois arrivés, ils ne vont pas faire objet de menaces ou de persécution. Le Hcr doit se concerter avec eux pour le retour chez eux. Il ne s’agit pas des retours forcés, cela doit se faire d’un commun accord”.

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