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Migrants malgaches retenus à l’hôtel Al-amal I Les conditions d’hébergement se dégradent, le ministère de l’Intérieur saisit le gouvernement

Migrants malgaches retenus à l’hôtel Al-amal I Les conditions d’hébergement se dégradent, le ministère de l’Intérieur saisit le gouvernement

Société | -   Sardou Moussa

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Dix femmes, 4 filles mineures et 4 hommes sont logés dans sept chambres, par famille, à l’hôtel Al-amal à Mutsamudu. Dépourvus d’argent, ces migrants ne peuvent naturellement pas payer leur hébergement. “L’addition devrait être réglée par le ministère de l’Intérieur, mais quand nous appelons le ministre pour le lui rappeler, il nous explique qu’il a, de son côté aussi, soumis la question au conseil des ministres et attend une réponse”, fait savoir le directeur, Moustakim Ahmed.

 

La vie des 18 malgaches hébergés depuis plus de deux mois à l’hôtel Al-amal (Mutsamudu), est “de plus en plus précaire”. Interceptés en pleine mer à Ndzuani à bord d’un kwassa, au mois de décembre dernier, alors qu’ils s’apprêtaient à gagner Mayotte, ces hommes, femmes et enfants ont été placés en rétention administrative par le gouvernement, dans cet hôtel appartenant à l’Etat, et attendent depuis de connaître leur sort.


Mais le temps s’écoule, et leurs conditions de vie, précaires dès le début, n’ont guère évolué. Ils ne sont toutefois pas les seuls à se plaindre : l’hôtel, qui les héberge dans sept chambres, accumule de son côté les factures impayées. Le directeur de l’établissement, Moustakim Ahmed, raconte : “Au début de leur arrivée ici, leur nourriture était à notre charge. Ensuite, la diaspora malgache leur est venue au secours avec des vivres, avant d’arrêter elle aussi lorsque le ministre de la justice est venu avec une tonne de riz et deux cartons de sardines. Il n’en reste que quelques sacs aujourd’hui”.

Le sort des migrants

Le riz et les sardines finiront bien un jour, et personne ne sait pour le moment ce qu’il adviendra après. “Nous ignorons comment vont survivre ces ressortissants malgaches lorsque ce don prendra fin (sic)”, écrit Moustakim au ministère de l’Intérieur, dans une lettre datée du 7 février dernier, et dans laquelle il insiste sur l’urgence de régler le sort de ces migrants, “afin d’éviter d’autres charges telles que maladies ou autres (sic)”.Dans une autre missive, le dirigeant de l’hôtel Al-amal, qui est une propriété de l’Etat, demande au ministère l’autorisation d’embaucher certains des migrants pour travailler comme personnel hôtelier, après avoir remarqué que ces derniers avaient des “connaissances notamment dans le domaine de l’hôtellerie et du tourisme”.


Notons qu’au total 21 migrants ont été envoyés ici au départ. Mais, selon toujours Moustakim, trois d’entre eux sont partis à la suite de problèmes de santé, quelques jours seulement après leur arrivée, et ne sont jamais revenus. Les 18 restants sont constitués de 10 femmes, 4 filles mineures et 4 hommes. Ils sont logés dans sept chambres, par famille. Dépourvus d’argent, ils ne peuvent naturellement pas payer leur hébergement. “L’addition devrait être réglée par le ministère de l’Intérieur, mais quand nous appelons le ministre pour le lui rappeler, il nous explique qu’il a, de son côté aussi, soumis la question au conseil des ministres et attend une réponse”, fait savoir le directeur.


Il faut rappeler qu’en plus des Malgaches, d’autres migrants, cette fois issus de pays d’Afrique continentale, sont également retenus à Ndzuani, précisément à l’Ecole nationale de police, depuis fin septembre dernier. Un dernier groupe d’autres migrants malgaches, interceptés au large de Mwali au début de ce mois, a pour rappel été rapatrié le 12 février dernier.Il est quasiment impossible aujourd’hui de recueillir des témoignages directs émanant des migrants eux-mêmes, l’accès à leur lieu de rétention étant soumis à une autorisation du ministère de l’Intérieur, très difficile à obtenir.

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