Les traversées clandestines souvent mortelles d’africains subsahariennes vers l’Europe s’accroissent de plus en plus. Les candidats au voyage partaient de Tanger et de Nador au tout début. Mais, selon le consul des Comores à Laâyoune, Dr Said Omar Said Hassane, depuis l’année dernière, ils partent des régions sahariennes du Maroc, plus particulièrement de Laâyoune, de Boujdour, de Tan Tan, de Tarfaya voir même de Dakhla.
Les responsables des missions consulaires comoriennes à Laâyoune, Dr Said Omar Said Hassane, et à Tunis, Chamsia Moindjié Saadi comptabilisent 35 comoriens qui ont péri dans ces traversées de janvier à décembre 2021. «On a déjà 23 morts cette année dans la mer Atlantique entre les régions sahariennes du Maroc et les îles Canaries occupées par l’Espagne», déplore le consul comorien à Laâyoune.
Trois Comoriens emprisonnés au Maroc
«Il y a déjà eu 15 morts, il y a quelques années dans cette même mer, sans parler de ceux qui sont morts en Méditerranée ou pris en otage en Libye et en Algérie ainsi ceux qui partent de la Tunisie». Said Omar Said Hassane fera savoir qu’il y a 3 comoriens emprisonnés au Maroc pour leur implication dans le réseau des passeurs.
De son côté, le consul par intérim des Comores à Tunis, Chamsia Moindjié Saadi, comptabilise officiellement 12 décès depuis l’année dernière. Elle évoquera les conséquences du port de passeports d’autres nationalités. «L’année dernière, des Comoriens ont péri dans un naufrage. Mais les passeurs les ont déclarés étant d’une autre nationalité.
Nous n’étions donc pas interpellés», regrette-t-elle avant de poursuivre qu’ils ont su tout cela après le drame. Elle expliquera qu’ « il y a quelques mois un bateau transportant à bord 56 passagers dont 1 comorien s’est retrouvé en difficulté. Heureusement, ils ont tous été secourus».Cependant, interrogés par Al-watwan il y a cinq mois (lire notre édition du 21 août 2021) sur ce qu’il faut faire pour éviter ces traversées de la mort, nos responsables consulaires à Laâyoune et à Tunis ont chacun mis l’accent sur une éventuelle sensibilisation de la population face à ce drame.
«Je pense qu’il faut organiser un débat sur la problématique de l’immigration clandestine des Comoriens et surtout au Maroc. Ce phénomène pourrait porter atteinte aux très bonnes relations entre les Comores et le Maroc», suggère Said Omar Said Hassane.Chamsia Moindjié Saadi est du même avis. Selon elle, «le débat est nécessaire pour comprendre toute la chaîne du début à la fin. Il y a des complicités. Je crois qu’on doit lancer une campagne d’envergure nationale pour sensibiliser la population sur les dangers de cette traversée».