Alors qu’un remaniement des membres du gouvernement est attendu incessamment, certains ministres continuent de maintenir leurs programmes habituels. Ce jeudi, le Garde des sceaux, Djae Ahamada Chanfi, a convié la presse pour faire le point sur les actions entreprises au cours des derniers mois. La conférence a tourné autour de trois points, notamment l’évaluation mutuelle des Comores par le groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (Giaba). Les Comores ont pris part à la 41ème réunion de la commission technique et plénière du groupe, qui se tenait à Dakar au Sénégal. La délégation comprenait des cadres de la Banque centrale des Comores, du ministère des Finances et du ministère de la Justice.
Au cours de cet évènement, l’on a procédé à l’examen et l’adoption du rapport d’évaluation mutuelle du 2nd cycle de l’Union des Comores. Le ministre Djae Ahamada a assisté au 28ème comité ministériel du Giaba qui a acclamé le pays pour les progrès enregistrés dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. “Notre rapport a été validé à l’unanimité par les pays membres. Je tiens à remercier les efforts consentis par la Banque centrale, le service de renseignement financier et tous ceux qui ont contribué au succès de cette évaluation”, a déclaré le ministre, qui a rappelé que ces évaluations servent à sécuriser le pays à un moment où il est séparé par quelques centaines de kilomètres de Cabo Delgado, au Mozambique, zone où sévissent des groupes terroristes.
S’il a accepté quelques questions, le ministre Djae a toutefois botté en touche quand on a voulu l’interroger sur les affaires judiciaires en cours au premier rang desquelles, le dossier des deux femmes inculpées sur la base d’une rumeur les accusant d’avoir voulu se marier.
Pays musulman
A ce sujet, Djae Ahamada Chanfi a profité du deuxième sujet de sa conférence, à savoir le dernier examen périodique universel des droits humains qui se tenait le 3 mai à Genève, pour rappeler que les Comores sont un pays musulman qui a des valeurs et une culture “Nous leur avons fait comprendre que certes nous avons signé des conventions internationales qui priment sur nos lois, mais notre culture et religion n’autorisent pas le mariage entre des personnes de même sexe”, a-t-il martelé, soulignant que “les Comores sont un exemple en matière de respect des droits des femmes”.
Djae citera le cas de l’élection de Mhoudini Sitti-Farouata au poste de gouverneur en 2019, ou encore la nomination de Faouzia Radjabou, comme vice-gouverneure de la Banque centrale des Comores. Toujours sur les droits humains, le ministre Djae a fait savoir qu’il ne cautionnait en aucun moment les longues détentions sans jugement.