Selon des sources concordantes, le ministre des Affaires étrangères, Dhoihir Dhoulkamal, a réuni son personnel ce lundi en milieu de journée. «Je vous informe qu’Abdallah Mirghane a été limogé de ses fonctions afin d’assurer sa défense «, a-t-on appris. Abdallah Mirghane était jusqu’ici, conseiller diplomatique. Il est dans la tourmente depuis samedi dernier. Et de fait, il lui est reproché «d’avoir agressé sexuellement une jeune stagiaire de 22 ans». La première publication sur les réseaux concernant cette affaire qui ébranle le haut lieu de la diplomatie comorienne annonce que le père de la jeune femme se serait présenté au Mirex munie «d’une barre de fer et qu’il aurait été maîtrisé par un agent de sécurité».
A partir de ce moment, comme dans pareils cas, les réseaux sociaux s’affolent et chacun y va de son petit commentaire. L’on y lit qu’Abdallah Mirghane aurait «tenté de fuir ou alors qu’il était en état d’arrestation» depuis samedi. «En réalité, dimanche en fin de journée l’ancien ambassadeur a été entendu à la gendarmerie nationale de Moroni afin qu’il livre sa version des faits et aucune garde-à-vue ne lui a été notifiée», a déclaré une source sécuritaire. Et contrairement à ce qui a été annoncé durant tout le week-end, aucune plainte n’a été déposée à l’encontre de cet ancien ambassadeur des Comores à Paris.
Toujours est-il que dimanche 28 mars, peu avant sa libre audition, un communiqué portant sa signature a été publié sur les réseaux sociaux. Long de deux pages, l’auteur a livré sa version des faits et a «nié avoir commis un acte d’agression sexuelle». Il s’est tout d’abord évertué à mettre en exergue sa longue carrière. «Comment des années d’efforts peuvent-elles être anéanties par une rumeur, par des allégations», s’est-il interrogé. C’est vers la fin de la première page qu’il en vient aux faits proprement dits. Selon lui, samedi, il reçoit la jeune stagiaire dans son bureau dont le stage devait se clore dans son service.
L’entretien se déroule normalement, selon le signataire du communiqué. Tout se serait corsé, alors que celui qui est encore le conseiller diplomatique du patron de la maison, accompagnait la jeune femme sur le pas de la porte. «J’ai, semble-t-il, cogné la porte sur elle. Cet acte d’une certaine maladresse a entrainé un énervement de sa part, sans que je ne réalise immédiatement la gravité des faits qui me seront reprochés faussement plus tard», a-t-il longtemps expliqué. Sur le coup, elle le traite de «méchant».
Il ressort du document que la stagiaire est tombée à trois reprises au sortir de son bureau. A la troisième chute, «le directeur du protocole l’a embarquée dans sa voiture». Celui-ci apprend quelques temps après que «la stagiaire a été emmenée à l’hôpital et qu’elle a proféré à des accusations» à l’encontre d’Abdallah Mirghane. Pour cet homme qui fut directeur de cabinet de 2016 à 2020, «cette femme a été malheureusement contrainte de jeter l’opprobre sur moi sans en mesurer les conséquences». Al-watwan a contacté la tante de la jeune fille pour en savoir plus sur cette affaire, elle a fait savoir que «la famille allait s’exprimer quand elle le jugerait opportun».