Le directeur de cabinet du ministre des Finances est placé en détention provisoire depuis hier à la Maison d’arrêt de Moroni sur ordre d’un juge d’instruction saisi par le procureur de la République après la transmission d’un rapport d’analyse du Service de renseignement financier (Srf). Issihaka Himidi est mêlé à une affaire d’acquisition de bus destinés à l’Université des Comores.
Le gouvernement comorien a obtenu un don du Fonds arabe pour le développement économique et social (Fades) d’un montant de 135.367.500 millions de francs comoriens. «Ces fonds sont destinés à l’achat de 8 bus pour le transport des étudiants de l’Udc» avec comme finalité de «créer une société de transport universitaire», selon le procureur de la République, Ali Mohamed Djouneid. Ce dernier précise «qu’un acompte de 64.983.528 millions de francs a été débloqué et viré sur le compte d’une société appartenant au DirCab comme étant le fournisseur du marché».
«La fin» de l’impunité
Il est surtout reproché au directeur de cabinet d’avoir passé outre les règles prévues par les textes en matière de passation des marchés publics. «Il se trouve que plusieurs irrégularités sont constatées notamment de faux documents produits par le DirCab pour s’attribuer le marché», souligne le procureur dans une communication transmise à Al-watwan. «Le DirCab s’est permis d’engager le ministère des Finances en signant des actes avec sa propre société représentée par sa femme comme étant fournisseur du marché sans aucun appel d’offres», ajoute Ali Mohamed Djouneid.
Les investigations faites par la Brigade de recherches laissent comprendre que « les 8 bus achetés par la société du DirCab sont des occasions. Les premières simulations faites laissent penser que «les 8 bus achetés ont couté la somme dérisoire de 58.500 euros, soit 28.780.069 millions de francs comoriens et ce suivant la facture signée par la société vendeur dénommée Abu Moussa Motors FZCO basée à Dubaï», selon toujours le parquetier.
«Suivant le rapport qui nous a été transmis par le Srf, les opérations ont mis en évidence les faits de «blanchiment, conflits d’intérêts, favoritisme, abus de fonction, faux et usage de faux et corruption» présumés, selon toujours le procureur de la République qui sonne «la fin» de l’impunité. «L’ère de l’impunité est révolue », a-t-il mentionné. «Les investigations sont en cours et espérons traiter le dossier avec célérité», a conclu Ali Mohamed Djouneid.