Le comité de suivi de la mise en œuvre de l’accord portant création de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) s’est réuni hier, mercredi 26 octobre, dans un hôtel de la place pour échanger avec les opérateurs économiques et la société civile dans le cadre du processus de ce marché africain. Il s’agit d’un atelier, selon les organisateurs, pour sensibiliser et expliquer à la population comorienne ce que c’est la Zlecaf et pourquoi devrait-on ratifier cet accord.
Le même atelier aura lieu à Ndzuani et à Mwali avant la ratification de l’accord cadre par les parlementaires dans cette session d’octobre. “Je précise que l’accord a été déjà signé par le chef de l’Etat Azali Assoumani. Les Comores font partie des 54 pays membres signataires de cet accord-cadre approuvé en mars 2018 à Kigali. Cependant, les Comores font partie des 10 pays qui n’ont pas encore ratifié cet accord. Le processus est ainsi lancé, les parlementaires travaillent, lors de cette session d’octobre, pour la ratification. C’est ainsi que nous effectuons ces atelier pour échanger et sensibiliser la population et tous les concernés avant la ratification”, a indiqué le directeur de l’Economie et du commerce, Abdou Nassur Madi, soulignant l’importance de la Zlecaf qui permettrait, selon lui, d’avoir un marché commun, comme tel le cas en Asie et en Europe.
Les Comores n’ont pas encore ratifié cet accord
Abdou Nassur Madi saisira également l’occasion pour évoquer certaines réflexions en gestation pour les petits Etats insulaires dont la réalité est différente de celle des pays continentaux. “Les cinq Etats insulaires d’Afrique ont compris qu’il faudrait avoir une vision propre, car nous avons d’autres besoins différents des pays continentaux, connaissant nos positions géographiques”, a-t-il nuancé.
Plusieurs présentations ont été faites, à savoir l’offre des biens, les règles d’origine, les obstacles techniques au commerce (Otc), l’accord de la facilitation d’échange et le commerce de service. Pour sa part, le point focal de la Zlecaf aux Comores, Halidi Ali Omar, s’est penché sur les enjeux et les défis. Il a surtout voulu apporter une réponse sur l’apport de cette zone de libre-échange au pays. “Tout d’abord, ce marché augmente le nombre de consommateurs sachant que l’Afrique compte 1,2 milliard de consommateurs. Cet espace permet de purifier notre marché en tirant profit des lois et règles régissant le marché africain. Cela permettrait de lever certaines barrières érigées dans nos pays”, a-t-il expliqué.
Plusieurs questions étaient ainsi posées pour mieux comprendre la Zlecaf, notamment si les opérateurs comoriens sont prêts à adhérer à ce marché. “Sachant que les recettes de l’Etat sont en majorité apportées par la douane. Sommes-nous prêts à laisser une partie s’évaporer ? Comment allons-nous travailler ensemble sans s’affaiblir au niveau local ?”, s’est-il interrogé avant de rassurer qu’il n’y a pas d’inquiétude sachant que la plupart des marchés avec lesquels les Comores vont travailler, à savoir le Comesa, la Sadc et autres, sont déjà là avant la Zlecaf. “Le reste des zones africaines, nos échanges n’ont pas atteint 1%. Alors, soyons rassurés, car on ne sortira pas perdant de la Zlecaf. Au contraire on gagnera beaucoup en matière d’investissement, d’expérience, de réduction du chômage et d’augmentation des consommateurs”, a-t-il insisté.