logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Mitsamihuli : Recyvie, l’atelier qui transforme les déchets plastiques en mobiliers scolaires

Mitsamihuli : Recyvie, l’atelier qui transforme les déchets plastiques en mobiliers scolaires

Société | -   Nazir Nazi

image article une
Implantée à Mitsamihouli, l’entreprise Recyvie valorise les déchets plastiques en fabriquant du mobilier scolaire. Un projet écoresponsable et ambitieux, porté par une jeunesse engagée malgré des moyens limités.

 

À Mitsamihuli, une petite entreprise privée fait de grands pas pour l’environnement. Fondée il y a six ans, Recyvie (pour « recycler pour la vie ») s’est spécialisée dans la collecte, le tri et la transformation des déchets plastiques en mobilier scolaire. À partir de bouteilles, bidons ou cuvettes usagés, l’atelier conçoit des bancs, des tables et des chaises destinés aux établissements scolaires de la région.


Basée dans un container au sein de la centrale solaire Innovent, Recyvie emploie aujourd’hui 12 personnes. Consciente des défis liés à l’électricité dans la région, l’entreprise a conclu un partenariat stratégique avec Innovent pour s’alimenter en énergie solaire. Ce soutien permet d’optimiser les activités de broyage et de fabrication grâce aux machines industrielles installées sur place. Nassim Ali, fondateur et gérant de Recyvie, est diplômé en technique et maintenance industrielle.

Deux camions pour la collecte

C’est à travers un échange avec un ami du continent africain, membre de la communauté Plastic Odyssey (un réseau de 32 pays engagés dans la lutte contre la pollution plastique) qu’il a eu l’idée de se spécialiser dans la gestion des déchets et l’économie circulaire.«Peu à peu, j’ai pu lancer cette initiative, en commençant modestement à Mitsamihuli», explique-t-il. Aujourd’hui, l’entreprise gère exclusivement les déchets plastiques de cette commune, en raison de moyens limités. Elle ne dispose que de deux camions pour la collecte et compte essentiellement sur ses propres équipes pour se déplacer vers les populations.Recyvie rencontre encore des difficultés liées au manque de sensibilisation de la population. «Les gens ne sont pas encore conscients de l’urgence environnementale. Ils ne trient pas leurs déchets, alors c’est nous qui allons vers eux», déplore Nassim Ali.


L’entreprise collecte tous types de plastiques, même ceux qui ne sont pas encore utilisables, avec l’espoir de développer à terme une capacité de transformation plus large. Porté par une vision à long terme, le fondateur ne cache pas ses ambitions. À l’horizon des deux ou trois prochaines années, Recyvie souhaite collaborer avec l’État pour accompagner les politiques de prévention des déchets plastiques à l’échelle nationale. Une contribution envisagée notamment dans le cadre des prochains Jeux des Îles, événement majeur dans la région. «Nous voulons montrer que la jeunesse comorienne est motivée et capable d’innover dans la gestion des déchets, malgré les obstacles. C’est aussi une manière de redorer l’image du pays», affirme Nassim Ali.

Commentaires