La société des télécommunications Comores Telecom va enfin pouvoir lancer le service de mobile money après plusieurs tentatives. Quatre ans après le dernier blocus imposé par la Banque centrale des Comores (Bcc) pour non-respect des procédures, l’opérateur historique peut surfer sur la vague des transactions financières électroniques. Et c’est Youssouf Hamidou qui dirigera la nouvelle société Huri Money.
Depuis 2012, ce docteur en sciences informatiques supervise le déploiement technique de ce projet. Il occupait le poste de département «Recherches études et développement» au sein de l’entreprise jusqu’à la récente publication du décret officialisant sa nomination. Une des conditions fixées par la Banque centrale des Comores (Bcc) pour aboutir à la mise en place officielle de la société.
« Contrairement à d’autres solutions proposées par nos concurrents de la place, avec Huri Money, on peut effectuer des transferts d’argent avec un téléphone. Il n’y a plus besoin d’avoir un compte en banque encore moins d’une connexion internet n’en parlons plus de télécharger une quelconque application. Il suffit d’avoir un téléphone aussi simple qu’il soit. C’est une sorte de portefeuille électronique», a expliqué, le tout nouveau directeur de la société Huri Money, dans un entretien accordé hier à Al-watwan.
Limiter la circulation du cash
Si la date du lancement officiel était communiquée ultérieurement, celui qui fut chef du service technique en charge de l’intégrité et la maintenance des installations aurait dévoilé en revanche les services qui accompagneront Huri Money sur le court terme. Dans un premier temps, il y aura les transactions commerciales, telles que le paiement de factures de Comores Telecom, la recharge du crédit sans oublier les achats.
«Payer l’électricité ou l’eau en restant chez soi, nous songeons à entamer des discussions avec Sonelec et Sonede ainsi que les autres sociétés. Notre objectif est de limiter la circulation du cash tout en favorisant l’inclusion financière. Je fais allusion à la population non bancarisée», a soutenu Youssouf Hamidou, sans oublier de mettre en avant les atouts dont dispose la maison mère notamment les agences et les concessionnaires implantés sur l’ensemble du territoire. Les transferts d’argent vers l’international font partie des priorités que s’est fixées le directeur de la société Huri Money. «Mais on ne peut pas tout lancer en un seul coup, nous ajouterons les services progressivement», a-t-il temporisé.
Si techniquement, côté installation et configuration des équipements, tout est prêt, comme on nous le rassure, les responsables de la société doivent achever le processus de création auprès de la Banque centrale. En 2018, la Bcc avait donné à Comores Telecom un avis favorable pour la poursuite de la procédure devant aboutir à l’obtention de l’agrément.Parmi les conditions imposées, se trouvaient, entre autres, l’enregistrement d’une filiale et la libération d’un capital de 300 millions de francs.