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Mohamed Moimba Youssouf, directeur général de Com’air :«Il faut avoir une vision et une ambition»

Mohamed Moimba Youssouf, directeur général de Com’air :«Il faut avoir une vision et une ambition»

Société | -

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Dans cette interview, le patron de Com’Air revient sur les missions dévolues à l’établissement par rapport à celles confiées à l’Adc, Aéroports des Comores, la politique et les perspectives d’avenir, le bilan de la première année du quinquennat du président Azali Assoumani et le comportement d’agitation opté ce dernier temps par l’opposition.

 

Suivant le protocole initié par le gouvernement dans la lutte contre la Covid-19, devenue une pathologie planétaire, les services opérant sur la plateforme de l’aéroport sont montés en première ligne, parce qu’ils constituent la porte où pourrait passer ce virus tant redouté. «Autant dire que nous sommes engagés pour une cause cardinale qu’est la protection de notre peuple contre cette pandémie», a souligné le patron de Com’air Assistance. Mohamed Moimba Youssouf indiquera que pour mener à bien cette bataille sanitaire avec sérénité, Com’air, à l’instar des autres sociétés publiques et privées, a été contraint de se séparer d’un certain nombre d’agents, en les mettant au chômage technique, en vue de limiter la propagation du virus. «Cette opération n’a affecté en rien le travail quotidien. Tout se passe à merveille. Par exemple, Com’air s’en est bien sorti avec le déchargement les lots des médicaments et autres aides que les pays amis ont envoyés à l’Etat comorien», a-t-il expliqué.


Quant aux missions dévolues à Com’air assistance, Mohamed Moimba Youssouf en a énuméré sept. Il s’agit de l’enregistrement, l’embarquement, le devis de poids-bagages-passagers et carburant, et l’évaluation aux incompatibilités des marchandises. Il citera également le Gaz et allumettes ou cercueil et chien, le service de litige bagages égarés, le service de fret, le service de qualité, la formation du personnel, et autres prestations de services.
Au niveau des investissements, le directeur général de Com’air se dit rassuré. A cet effet, il confié avoir a mis les bouchées doubles pour, dit-il, donner à son entreprise ses lettres de noblesse. «Ainsi la société a acquis en moins deux ans d’exercice, un tapis roulant flambant neuf. Nous avons acheté un trac-mat devant prêter mains fortes au personnel effectuant les travaux manuels. Un autre engin est attendu incessamment», a indiqué Mohamed Moimba, selon qui, tous ces équipements sont acquis à travers des fonds propres de l’entreprise.

Politique et perspectives de la société.

Le directeur de Com’air assistance enchérira qu’il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Affichant ses projets à long terme, il dit vouloir offrir plus de matériels à Com’air notamment un éleveur pour convoyer les malades dans l’avion et un clark de plus de 2,5 tonnes pour soulever les containers. «Tous ces équipements répondent à un impératif absolu visant à faire de notre aéroport un hub régional. Pour atteindre ce niveau, il faut avoir une vision et une ambition». Et l’homme fort de Com’air compte y arriver. C’est ainsi qu’il a mis le cap sur la formation pour, à l’en croire, permettre à son équipe d’être performant. Pour cela, il a fait appel à l’expertise d’un ancien cadre de l’aéronautique française pour former le personnel de l’entreprise sur tous les contours de la plateforme de l’aéroport, à commencer par la sureté et la sécurité.
S’agissant de la situation générale de Com’Air, Mohamed Moimba, n’est pas allé du dos de la cuillère pour la décrire. Selon lui, à son arrivée l’entreprise n’existait que de nom. «Elle souffrait de multiples problèmes. Un personnel pléthorique. Un budget non conséquent ne répondant pas au besoin réel de la société mais aussi utilisé d’une manière cavalière. Il manquait un leader qui pouvait voir les choses en grand. Finalement on jetait l’argent du contribuable par-dessus bord. C’est ce qu’on entrain de rectifier pour donner de la hauteur et de la visibilité à cette société qui a tant besoin de transparence», a-t-il résumé.


Concernant l’actualité politique, notamment le bilan de l’an 1 du nouveau quinquennat du président Azali, Mohamed Moimba reste très confiant quant à la vision du chef de l’Etat de faire des Comores un pays émergent à l’horizon 2030. «Azali Assoumani a la détermination, la volonté et la capacité pour atteindre ses objectifs. Seulement, il a besoin de tout le monde pour y arriver. Il faut des hommes et des femmes disponibles ayant l’amour du pays pour l’accompagner, car l’émergence a aussi ses exigences», a-t-il fait savoir avant d’ajouter que les hommes des medias sont indispensables. «Ils ont un rôle prépondérant à jouer pour la sensibilisation et la pédagogie des actes de développement que l’Etat est entrain de poser pour le plus grand bonheur de la population».
Par rapport aux réalisations, M.Moimba a montrera que «le président de la République a ouvert des chantiers dans toutes les régions en vue de doter à son peuple les meilleures infrastructures de bases solides et modernes qui soient. Des routes, des écoles et des hôpitaux. Il ne s’est pas arrêté aux infrastructures, il a pris à bras le corps les reformes administratives financières et économiques, non seulement pour un meilleur cadre de vie mais aussi pour redorer l’image de notre pays qui perdait de la confiance auprès de nos partenaires».


Pour le patron de Com’Air, ces réformes entreprises commencent à donner les résultats escomptés. «Et ce, par le classement de la Banque mondiale plaçant les Comores dans le rang des pays à revenu intermédiaires. «Notre pays a rompu les amarres avec les arriérés de salaires. Le ministère des Finances s’acquitte de ses obligations à chaque fin de mois avec des fonds propres. Et cela est dû tout simplement aux réformes engagées, lesquelles ont permis à nos institutions financières de renouer avec la bonne gouvernance», devait-il souligner.
S’agissant de l’opposition, Mohamed Moimba déplore que celle-ci n’a ni projet ni vision, mais «fait trop de bruit seulement».
Ainsi, il demande à ces leaders politiques de rendre compte de leurs actions. «Que chacun fasse son bilan quand ils étaient aux affaires. Ils ont assumé des responsabilités importantes dans ce pays», lance ce membre influent du parti Crc, concluant que «s’ils ont la mémoire courte, le peuple non. Elle se rappelle de ce qu’ils ont fait. Ils ont acquis des propriétés foncières, des bâtiments et monter des affaires. Ces gens-là, comme disait l’autre, ils n’ont pas servi le peuple, ils se sont servis. Donc, ils doivent rendre compte auprès de la justice. Qu’ils arrêtent de narguer ce pays, lequel a besoin, en ce moment crucial du décollage de son développement, de paix, de sérénité et de sécurité».

M.M

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