Les Retraités se plaignent des retards de paiement de leurs pensions depuis que vous leur avez demandé de disposer de comptes bancaires. Pourquoi ces retards de paiement ?
Le système de bancarisation n’en est plus la cause de ces dits retards. C’est une mesure qui nous a permis en même temps de protéger les avoirs de la Caisse de toute soustraction mafieuse et permettre aux ayant droits de jouir de certains avantages auprès des institutions où ils ont domiciliés leurs comptes. Tout retard constaté serait dû à un problème de recouvrement. Notre système de Retraites est un système de solidarité intergénérationnelle. C’est-à-dire, les actifs d’aujourd’hui cotisent pour les actifs d’hier (les retraités d’aujourd’hui [Ndlr]. Dès qu’il y a un retard de cotisation, un retard de paiement est par conséquent constaté jusqu’à ce qu’il ait une réforme nous permettant de générer d’autres sources de revenus et permettre de palier cela. Néanmoins, je peux vous affirmer qu’au jour d’aujourd’hui, nous n’accusons aucun retard de paiement. Grâce aux efforts du gouvernement, notamment du ministre des Finances, Saïd Ali Chayhane, nous avons pu payer jusqu’au mois de mai 2019.
Les régimes de retraite ont beaucoup évolué au niveau régional et partout dans le monde. Pourquoi notre pays est toujours à la traine ?
Effectivement, depuis la création de la Caisse de retraites à l’époque coloniale, les textes n’ont jamais été revisités. Récemment, grâce à l’appui du Fonds monétaire international (Fmi), une étude actuarielle devant nous permettre de mener une réforme du système a été réalisée. Il revient maintenant au gouvernement et aux autres parties prenantes, chacun en ce qui lui concerne, de prendre ses responsabilités pour l’aboutissement de cette réforme. Croisons les doigts et prions que le vent de l’émergence puisse souffler sur notre institution.
Vous êtes agent comptable de la Caisse de retraites avec une position politique bien connue. Vous travaillez avec sérénité et sans pression politique ?
Oui. Je suis serein. Et je travaille sans aucune pression politique. Mais permettez-moi de vous rectifier. Ce poste d’agent comptable quoique vous dites être politique mais il n’est pas attribué ni à un parti ni à un opposant politique. La personne qui l’occupe est un enfant comorien comme vous et qui a les compétences nécessaires pour répondre aux attentes professionnelles inhérentes à ce poste. Je ne pense pas que les divergences d’opinions devraient constituer un frein à l’accès de tout enfant comorien à un poste de haute responsabilité pourvue qu’il a les compétences qu’il faut et disposé à passer outre les petits intérêts politiciens pour le bien du pays. La gestion des affaires publiques n’est plus l’apanage de seuls partisans politiques du régime.
Propos recueillis
par Ali Abdou
