Le président de la République, s’est rendu à Ndzuani hier, jeudi 13 mars, pour rendre visite aux habitants de l’île et s’enquérir de la situation en ce mois sacré de Ramadhwani. Après son arrivée à l’aéroport de Wani où une foule nombreuse l’attendait pour l’accueil traditionnel, Azali Assoumani s’est rendu directement au gymnase de Misiri pour visiter la foire agricole organisée par le ministère de l’Agriculture. Plusieurs membres du gouvernement et d’autres hautes personnalités notamment le président de l’Assemblée nationale et autres anciens ministres, ont accompagné le président pour la séance de visite des stands, s’informer des prix fixés et mesurer le niveau d’engouement de la population.
«Une initiative à pérenniser»
Après la visite des stands, la délégation présidentielle s’est confiée à la presse pour livrer ses impressions. A l’occasion, le gouverneur de Ndzuani a tenu à remercier le ministère de l’Agriculture pour avoir réussi à organiser un tel évènement. «C’est la preuve que la population peut tout faire pour l’autosuffisance alimentaire », s’est réjoui docteur Zaidou Youssouf.
Même son de cloche pour le chef de l’Etat qui n’a su retenir sa joie de voir, selon lui, que les Comoriens comprennent qu’ils peuvent travailler pour s’approvisionner en produits agricoles. «C’est une fierté quand on voit que tout cela vient de chez nous. J’encourage le ministère de l’Agriculture à multiplier les efforts pour que la population comorienne arrive à assurer, avec des productions locales l’alimentation de la population », a-t-il déclaré avant d’appeler la jeunesse à y croire. «Les jeunes doivent croire que l’Agriculture est un métier qui peut subvenir à leurs besoins et garantir leurs vies. On peut devenir riche à travers l’agriculture, on peut être une grande personnalité à travers l’agriculture, il faut seulement y croire, suivre les formations adéquates et s’investir là-dessus », a encouragé le président Azali Assoumani.
Interrogé en aparté, Youssoufa Mohamed Ali, directeur de cabinet du président de la République, a tout d’abord tenu à partager sa joie de constater que les foires ont enregistré les résultats souhaités. «Ici, les produits sont moins chers qu’à Ngazidja. Le manioc, la banane et la patate douce coûtent 500 francs le kilo. Les tarots coûtent 1000 francs le kilo. Je pense que les efforts déployés à travers le ministère de l’Agriculture ont donné les fruits escomptés. Je conseillerais ainsi aux jeunes de se former dans l’agriculture et de comprendre que celle-ci peut être un métier, peut également aider à développer le pays », a-t-il lancé.
Pour sa part, Doyen Salim, le vétérinaire, a apprécié l’organisation de cette foire car on achète les produits par kilo. Il s’agit, selon lui, la bonne méthode. «Avec cette méthode, on connait les prix fixés avant de se rendre au marché, contrairement aux marchés ordinaires où les prix sont fixés comme on veut anarchiquement. Par exemple, le kilo de manioc coûte 500 francs. J’aurai aimé que cette initiative se pérennise, que cette façon de faire se généralise pendant toute l’année, dans tous les marchés et les autres coins où on vend des produits agricoles, mais pas unique en période de ramadan », a-t-il réagi, demandant au gouvernement de miser beaucoup plus sur le l’accompagnement et la formation des jeunes aux métiers d’agriculture.
«Faciliter la vie de tous les jours»
De son côté, le secrétaire général adjoint du gouvernement, Mahmoud Salim Hafi, s’est réjoui de voir la population s’intéresser à la foire. «Je suis très content de voir la population se mobiliser ainsi. L’engouement est différent de Moroni, même si là-bas, l’opération a enregistré également un succès fou. Cela montre combien de fois il est très important d’organiser ce genre d’opération. Cela montre que la population adhère aux idées et projet engagés par le gouvernement pour lutter contre la cherté de la vie », s’est-il exprimé avant de souligner que l’essentiel maintenant et de pérenniser ces initiatives.
«Ces foires en période de ramadhwani restent des essais pour voir comment pouvons-nous faire pour les autres mois de l’année afin de faciliter la vie de tous les jours des Comoriens. Nous continuons à investir dans l’agriculture car nous croyons que cette dernière est une solution pour lutter contre la vie chère dans le pays et assurer l’autosuffisance alimentaire », a-t-il ajouté. Pour rappel, c’est la deuxième foire organisée en cette période de ramadhwani, à Ndzuani, après celle de Mirontsi à l’Ecole de pêche lors de la première décade du mois sacréA en croire le ministre de l’Agriculture, Daniel Ali Bandar, le ministère veut poursuivre ces opérations dans l’île, en fonction de la météo qui complique parfois la tenue de ces événements.