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Mois sacré de Ramadhwani I Les mesures barrières peu respectées dans les mosquées

Mois sacré de Ramadhwani I Les mesures barrières peu respectées dans les mosquées

Société | -

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Les autorités venaient, depuis le samedi 10 avril, d’alléger le protocole mis en place pour lutte contre la Covid-19. Cependant, les mesures prises pour renforcer la prévention contre la propagation du coronavirus dans le pays ne sont pas suffisamment respectées. Mais force est de constater que le dispositif sanitaire n’est pas considéré dans les mosquées. 


Après 5 mois de fermeture, les mosquées viennent d’être ouvertes depuis le lundi 12 avril par le chef de l’Etat, Azali Assoumani. L’annonce était tant attendue par une grande partie de la population. Le vendredi 16 avril, le premier du mois sacré de ramadhwani mais aussi le premier après 5 mois d’absence, l’affluence était importante dans les mosquées pour la prière collective hebdomadaire. 

 Pour le vendeur ambulant, Ambidi Djoumoi, «il est temps de se retrouver à la maison d’Allah, c’est la joie et l’amour. Nous sommes très heureux», dit-il avec le cœur comblé de joie. Tout comme le montre l’imam de la mosquée Al-Qasmi, Ahmed Ali Abdallah. «J’attendais ce moment avec impatience, toutefois je demandais à ce qu’on respecte les gestes barrières afin de lutter contre la propagation de ce virus», explique l’avocat.

Distanciation physique peu respectée

Cependant, certains ne respectent pas les gestes barrières dans les mosquées. «Lors de la première vague, je faisais l’effort de toujours avoir mon tapis et mon masque en allant à la mosquée. Aujourd’hui, je ne vois pas la nécessité, si je le fais c’est contre mon gré», explique Chaihane Issouf, Au centre de Moroni, dans la mosquée Al-Qasmi, l’imam Ahamed Ali Abdallah évoque une négligence de la part des structures en charge de veiller sur les mesures. «Les forces de l’ordre sont intervenues le mardi 13 avril, le lendemain de l’ouverture des mosquées, le respect des mesures était au rendez-vous.

On les a plus revues, faute de contrôle, on a repris nos habitudes», dit-il, s’interrogeant sur l’importance de prendre des mesures s’il ne sera pas possible de les faire respecter. À Mwali, précisément à Fomboni, c’est presque le même constat. «Dans la mosquée du quartier Mouzdalifa à Fomboni, bien qu’il y ait eu un responsable pour vérifier les fidèles sur le respect des mesures barrières lors de la prière, la distanciation physique n’a pas pu être tenue. Vu le nombre de personnes présentes à la mosquée», affirme Biadillah Abdou, un agent de la Meck.

Même constat à Ndzuani

Même situation à la grande mosquée de vendredi à Monimwamdji, selon notre correspondante dans l’île. À Ndzuani, près d’une semaine après la réouverture des mosquées, le respect des mesures barrières contre la Covid-19 n’est pas encore tout à fait entré dans les mœurs. Présent samedi 17 avril, dans une mosquée de la ville de Mirontsi, située près de la poissonnerie, à l’heure de l’accomplissement de la prière de la mi-journée, notre correspondant dans l’île notera seulement deux personnes portant un masque, sur les cinq rangées et demi que l’on compte à l’intérieur, rassemblant en tout plus d’une centaine de fidèles.

Il n’y a ni distanciation physique entre eux, ni tapis de prière individuel. Et cette description des conditions de prière dans cette mosquée ne constitue pas un cas isolé. Interrogé au sujet de ce qui s’apparente à une négligence délibérée des mesures de prévention contre la pandémie de Covid-19 dans les lieux de culte, Hassane Cheih, un fidèle, rencontré après la prière, répond nonchalamment : «il n’y a plus de corona ! Même les autorités le disent…»

Problème d’espace dansles mosquées, priez à domicile

Malgré la réouverture des mosquées, d’autres préfèrent prier à domicile durant ce mois sacré de ramadhwani. «Je suis partie une fois à la mosquée, vu les conditions je ne peux pas y retourner. Je préfère prier chez moi plutôt que de me mélanger dans un endroit ou aucune mesure barrière n’est respectée. Ça m’a frustré, ma santé reste primordiale», estime Hassane Djihad.

Même son de cloche pour Ahamed Ali Abdallah qui préfère prier le maghrib chez lui. «Dans notre mosquée, la majorité des fidèles est dans le déni, ils se collent derrière. Quand on essaye d’expliquer, le message ne passe pas. Notre plus grand problème, c’est l’espace. Il faudrait que les autorités viennent contrôler et créer des groupes. J’ai pris une décision à contre cœur, celle de prier le Maghreb chez moi pour éviter à un éventuel grand rassemblement».

Par Nourina Abdoul-Djabar avec nos corespondants
à Mwali & à Ndzuani

 

 

 

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