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Montée de la mer à Ntsaweni I Les habitants restent sur le qui-vive

Montée de la mer à Ntsaweni I Les habitants restent sur le qui-vive

Société | -   Nazir Nazi

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Tout au long de cette zone côtière, on trouve plusieurs maisons en construction ainsi que d’autres déjà construites en briques. «Cette montée de la mer correspond au début de l’équinoxe de printemps, une période de l’année où la durée du jour est égale à celle de la nuit. Les marées sont plus intenses pendant les équinoxes», selon la direction technique cette periode.


Le mardi 19 septembre à partir de 5 heures du matin, au moment de la marée montante, la localité de Ntsaweni a été vraiment touchée. Les mangroves et les digues n’ont pas résisté aux assauts des vagues. Des bungalows, des pirogues et une maison en palmes de cocotier ont été emportés par cette forte marée montante. De gigantesques vagues jaunâtres continuent de s’abattre sur la région pendant que les habitants et les membres du scout Kashandar ramassent les débris et les galets emportés par le déferlement de la mer.


Dans le quartier Werewere, où il y a une forte concentration de mangroves et où se trouve le siège de la gendarmerie, un conteneur de stockage a été partiellement déplacé et endommagé. La mer a presque atteint le quartier abritant la gendarmerie, s’arrêtant à seulement cinq mètres de ses portes. Le propriétaire du conteneur, Ismael Abdou, réparateur de pneus de profession, n’a pas été surpris par cet événement. Selon lui, de tels phénomènes n’ont pas été rares au cours des vingt dernières années passées sur ce littoral, à moins de dix mètres de la route principale.

Les effets des vagues monstrueuses

«Tout est rentré à l’intérieur. J’ai subi d’énormes dégâts, mais des amis ont réussi à sauver le compresseur d’air lorsque la mer est montée. Cependant, je n’ai pas l’intention de partir. Je vais simplement m’adapter à cette situation, car ce n’est pas la première fois que cela se produit», a-t-il témoigné. Il n’est pas le seul à vouloir rester malgré les deux bungalows disparus. Dans toute cette zone côtière, on trouve plusieurs maisons en construction et d’autres déjà construites en briques. Pour l’instant, les propriétaires ont beaucoup de travail à faire, notamment le nettoyage. Des déchets plastiques ont envahi le littoral. Au niveau du petit port de la ville, les pêcheurs ont également été touchés par les effets des vagues monstrueuses. Deux pirogues sont introuvables et une maison en palmes de cocotier a été totalement détruite.


Une digue avait été construite dans le cadre du projet « appui à la lutte contre la montée de la mer et le changement climatique » de janvier 2022 à janvier 2023. Cependant, à l’extrémité de la digue, la mer a facilement submergé l’obstacle, qui n’a offert aucune résistance. Aladine Djouma, membre du scout Kashandar, reconnaît qu’il ne s’agit pas de la première marée montante, mais que celle-ci est d’une telle envergure. « Il n’y a pas eu de pertes humaines, mais nous restons vigilants. Certains pêcheurs estiment que le même phénomène pourrait se reproduire pendant la marée haute. La digue a cependant limité les dégâts au niveau du petit port », a-t-il affirmé.


À l’extrémité de cette digue, des jeunes se mobilisent pour aider. Abdou Diouf, un disciple d’une école coranique, vient en aide à son maître. « Le barrage du champ de mon maître, qui abrite également un cimetière, a été complètement détruit par la mer. Nous essayons de reconstruire le barrage pour protéger cette terre utilisée pour la culture et le cimetière », a-t-il confié.

Ni alerte de tsunami ni cyclone

En ce qui concerne les propriétaires des maisons en construction, un membre du scout Kashandar affirme que la maire de la commune a déjà tenté de les convaincre de partir, en vain. « Ils sont bien conscients des risques et des dangers auxquels ils sont confrontés ou seront confrontés. Ils refusent d’abandonner ces lieux », a-t-il déclaré. Ironiquement, un bâtiment appartenant à la mairie est également situé dans cette zone côtière. Les raisons de ces vagues gigantesques restent malheureusement inexpliquées sur le plan scientifique dans la localité, suscitant des interrogations quant à la possibilité d’un cyclone ou d’un tsunami.


Au sein de la direction de la météorologie, le phénomène est clairement expliqué. Le directeur technique, Ahmed Youssouf Abdou, tient à rassurer qu’il ne s’agit ni d’une alerte de tsunami ni de cyclone. Selon lui, cette submersion marine est due à un déplacement de la terre et à un changement de saison. « Cette montée de la mer marque le début de l’équinoxe de printemps, un moment de l’année où la durée du jour est égale à celle de la nuit. Les marées sont plus fortes pendant les équinoxes en raison de l’attraction accrue du soleil sur la terre. Cela provoque ces grandes marées », nous a-t-il expliqué. A noter que plusieurs autres localités ont connu une submersion marine similaire dans la même matinée, notamment Mitsamihuli, Mwandzaza-Mbwani, Djomani et certaines localités de Mwali.

 

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