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Moroni à l’heure des «Je-viens» I Entre fête et surcharge dans les restaurants

Moroni à l’heure des «Je-viens» I Entre fête et surcharge dans les restaurants

Société | -   Mairat Ibrahim Msaidie

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Chaque été, l’arrivée massive des vacanciers de la diaspora, les fameux « Je-viens », dynamise l’activité des restaurants aux Comores. Entre files d’attente, commandes oubliées et salles bondées, ces retrouvailles festives font autant le bonheur des commerçants que l’impatience des clients.

 

Chaque année, l’arrivée massive des vacanciers comoriens de la diaspora, les «Je-viens», transforme le quotidien des établissements de restauration. Entre retrouvailles familiales, sorties entre amis et découvertes culinaires, les restaurants de Moroni vivent à l’heure de l’effervescence. Mais cette affluence exceptionnelle n’est pas sans conséquences. Dans un café de l’ouest de la ville, Salma Said, vacancière venue profiter de ses congés, raconte son expérience. «Je ne critique pas. Je suis contente qu’ils aient des clients. Mais il serait judicieux qu’ils puissent mieux gérer la clientèle», remarque -t-elle. La jeune femme dit avoir commandé un hot-dog et des frites. «Mais les frites n’ont jamais été servies à cause du beau monde qui y était. Comme ils devaient servir tout le monde, ils oublient certaines commandes», raconte-elle.


La même situation est constatée dans un hôtel du sud, très fréquenté par les vacanciers. Moina halima Abdou raconte avoir déjà attendu plus d’une heure pour une pizza qu’elle a commandée. Elle dit préférer attendre plutôt que de cuisiner afin de bien profiter de mes vacances. Pour beaucoup, malgré l’attente, la sortie au restaurant reste un passage incontournable des vacances. L’engouement est tel que certains établissements affichent complets plusieurs jours à l’avance. C’est le cas d’un autre restaurant au cœur de la capitale, apprécié pour ses brunchs, où Moina Halima Abdou confie n’avoir jamais réussi à obtenir une réservation. Parallèlement, de nouveaux restaurants ouvrent à un rythme effréné, preuve d’un secteur en plein essor.

Mais tout le monde ne partage pas cet intérêt pour le déjeuner au restaurant. Une mère de famille, qui a souhaité garder l’anonymat, estime que les jeunes de la diaspora passent trop de temps à s’amuser. «On les envoie à l’étranger pour qu’ils trouvent les moyens pour venir nous aider. Mais ici, ils ne font que sortir, pendant que nous nous épuisons avec les travaux et les mashuhulis [festivités du grand mariage] au compteur», maugrée-t-elle. De leur côté, les vacanciers défendent leur «mode de vie estival». «C’est notre moment de répit. Nous passons presque toute l’année à travailler et à gérer des problèmes. Ici, nous profitons de nos familles et de nos amis», estime l’un d’eux.

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