La présidence comorienne a exprimé hier sa douleur au lendemain de l’annonce du décès, lundi 3 mai, à l’âge de 93 ans, du fondateur du Groupe Jeune Afrique, Béchir Ben Yahmed. Un communiqué rendu public, hier, a fait ainsi part de la tristesse du chef de l’Etat, Azali Assoumani.
«C’est avec une grande tristesse que le président de l’Union des Comores, Azali Assoumani vient d’apprendre la disparition de Béchir Ben Yahmed», indique le communiqué qui précise que «le président comorien gardera de lui l’image d’un grand ami, d’un homme modeste et intègre mais aussi d’une grande référence du monde journalistique».
Le Franco-tunisien a été l’un des grands témoins de l’histoire panafricaine pour avoir interviewée presque tous les chefs d’Etat du continent, couvert de nombreuses épisodes des mouvements des indépendances au milieu des années 1950 et analysé d’innombrables faits politiques et socio-économiques du continent et du monde dans son «Ce que je crois».
Son nom et son visage ont marqué des générations d’Africains et de citoyens du monde. «Grand Éditorialiste à la plume connue et respectée, sa passion pour l’information et ses solides références ont réussi à rendre de nombreux lecteurs fidèles et assidus à ses éditoriaux passionnants et enrichissants», indique le communique de Beit-salam. Les premiers livraisons du magazine «Jeune Afrique» aux Comores remontent aux années 1980. L’hebdomadaire changera de nom en l’an 2000 et sera appelé «Jeune Afrique l’Intelligent» en l’an 2000 avant de devenir «Jeune Afrique» en format amélioré depuis maintenant six ans.
Un grand monument de la presse panafricaine
Une grande école pour les uns, l’hebdomadaire Jeune Afrique est considéré, par les autres, comme «le 55e Etat d’Afrique» tant le lecteur se trouve plongé dans les réalités du continent. Béchir Ben Yahmed (Bby) demeure, pour de nombreux milieux africains et occidentaux, l’un des grands monuments de la presse continentale. Homme de convictions, il a renoncé à la politique après quelques mois passés avec Habib Bourguiba à la fin des années 1950, en tant que ministre de l’Information, au sein du parti Neo Destour.
«La disparition de cette grande mémoire du continent africain est une grande perte pour sa famille, pour Jeune Afrique mais aussi pour tous ceux et toutes celles qui, partout dans le monde, ont appris à le connaître à travers son indépendance d’esprit, ses combats et ses convictions», souligne le communiqué de la présidence comorienne. Béchir Ben Yahmed dédiera sa vie entière à sa passion aux côtés de son fidèle compagnon, François Soudan qui assurera, des décennies, durant la direction éditoriale de Jeune Afrique.
Les deux hommes ont réussi à imposer un empire, le Group Jeune Afrique Media Groupe devenu une grande référence, rue d’Auteuil dans le 16e arrondissement à Paris en France, aujourd’hui dirigé par ses fils Marwane Ben Yahmed et Amir Ben Yahmed. «En ces moments de grande tristesse, le président de l’Union des Comores présente ses condoléances émues ainsi que sa compassion à sa famille et à ses collaborateurs, tout en priant Allah le Tout-puissant de lui accorder sa miséricorde» conclut le communiqué de la présidence.
A.S. Kemba