Des responsables de la localité de Mwembwadju ont rencontré la presse hier, lundi 10 mai au foyer de l’orchestre Saba Saba, pour s’exprimer sur le «récent assassinat» de Faïna Rahim, une fillette de 5 ans. Des affichettes, scandant la protection des enfants et réclamant que justice soit faite, ont été portées par des enfants presque de même âge que la victime durant la conférence avant que ces derniers procèdent à un défilé dans toute la localité.
Ali Ahamada Mouigni, prédicateur de la place, a, dans un premier instant, insisté sur la protection de la vie humaine avant de s’étaler sur le sujet du jour qui, à ses yeux, ne cessera de faire effondrer éternellement toutes les couches sociales. Selon lui, sa ville n’est jamais indifférente face à une telle tragédie, mais il est question de laisser la justice faire son travail sur un sujet délicat.
«Nous, habitants de Mwembwadju, condamnons fermement cet acte criminel et nous nous désolidarisons des auteurs de cet assassinat qui seront identifiés par la justice. Sachez bien que toute la jeunesse et les autorités locales se sont bel et bien mobilisées en quête de la fillette après sa disparition», a persisté le prédicateur. A l’en croire, les responsables de Mwembwadju se préparent à un bannissement contre le ou les foyers dont sont issus les auteurs de cette ignominie. «Une amende leur sera également infligée, une fois que la décision de la justice serait connue», a-t-il ajouté.
A son tour, Papa Ahamada, un responsable de ladite localité et ancien maire, a regretté le fait que sa ville ait été surprise de la succession des évènements au point que les habitants soient indexés. «La mort de Faïna nous a surprise car l’information est émise en dehors de notre localité. L’arrestation des jeunes a été une surprise. Raison pour laquelle, pour ne pas entraver l’enquête de la justice, nous avons fait preuve de retenue», a-t-il expliqué.
L’ancien maire espère qu’avec le tollé suscité par l’affaire et le déplacement du chef de l’Etat pour présenter ses condoléances à la famille de la fillette, la justice allait accélérer le dossier. «Nous, habitants de Membwadju, nous nous conformerons à la décision du tribunal», a-t-il précisé.
Chamsoudine Saïd, représentant de la jeunesse, a fait savoir que les jeunes s’indignent contre les auteurs de cet acte au point que des décisions à leur niveau tomberaient une fois que tout serait clair. «Nous avons décidé de mettre en quarantaine les auteurs de cet acte criminel car ce dernier est loin d’être digne de notre éducation, un acte contraire aux mœurs comoriennes», a-t-il martelé.