Les circonstances du crash d’hélicoptère ayant coûté la vie au président iranien, Ebrahim Raïssi, son ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian ainsi que d’autres hautes autorités iraniennes n’ont pas été élucidées. Les opérations de secours ont été déclarées closes hier, lundi 20 mai, en milieu d’après-midi par les secouristes, selon des officiels iraniens cités par des medias locaux, soit dix heures après avoir extirpé les corps de l’appareil accidenté.
Le vice-président Mohammed Mokhber assure l'intérim avant l'élection d'un nouveau président dans 50 jours, selon la constitution iranienne. L’accident a eu lieu dans une zone montagneuse à la frontière avec l’Azerbaïdjan où le dirigeant iranien, âgé de 63 ans, s’était rendu pour inaugurer un barrage. A l’annonce de son décès, les messages de compassion et de solidarité se sont multipliés.
Le guide suprême iranien, l’Ayatollah Ali Khamenei, parle de la perte d’un «serviteur sincère et précieux», soulignant que le décès du président ne «perturbera pas» le fonctionnement normal de l’Iran. Le chef de l’Etat, Azali Assoumani, a adressé une lettre de condoléances aux autorités iraniennes après avoir exprimé sa douleur sur le réseau X. «C’est avec une immense tristesse que j’ai appris le décès du président iranien Ebrahim Raïssi. Je présente en mon nom et en celui de l’ensemble du peuple comorien mes sincères condoléances. Puisse Allah l’accueillir dans son royaume Eternel», a-t-il écrit.
La France, la République populaire de Chine, la Russie, l’Inde, l’Union européenne, l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes Unis, le Qatar et de nombreux pays et organisations ont également exprimé leur douleur et leur solidarité à l'Iran après la tragédie. Les Iraniens entament, ce mardi 21 mai, le début des funérailles de l’ancien président ainsi que celles des autres victimes.
Début des funérailles, ce mardi
L’on apprend que les obsèques de toutes les victimes du crash, suivies de leur enterrement auront lieu en début de matinée. Un deuil national de cinq jours a été décrété en Iran où les spéculations vont bon train. En effet, de folles théories complotistes émergent, alors que l’Iran est en froid avec des puissances étrangères à cause notamment de la politique menée par Ebrahim Raïssi, considéré comme faisant partie de l’aile dure du régime à Téhéran bien que son statut et son rôle restent limités en termes de décisions stratégiques.
De nombreuses questions restent sans réponses notamment en ce qui concerne la décision de survoler une zone montagneuse en plein brouillard puisque les conditions météorologiques étaient défavorables, comme l’a cité le media «Tehran Times». Ou encore pourquoi faire décoller un appareil alors que la zone de passage était surplombée par des montages rendant potentiellement les risques de vol ? L'appareil, un Bell 212, vieux de 40 ans, faisait partie d'un convoi de trois hélicoptères.
l'Iran, toujours sous embargo, a du mal à s'offrir des appareils de dernière génération à cause des sanctions. L’ancien chef de l’Etat, potentiel successeur d’Ali Khamenei, s’attirait-il en secret les foudres de certains caciques du régime à Téhéran jusqu’à pousser ces derniers à comploter contre lui? Rien n'est certain. Seules les conclusions de l’enquête permettront d’y voir clair. Les officiels iraniens, eux, défendent avec force la thèse d’un accident.