Le collectif Adina, né après le décès du chanteur Adinane Saïd Mohamed Tanchik, a tenu une conférence de presse hier jeudi dans la matinée dans les locaux du Jardin de la paix afin, notamment de demander l’ouverture d’une enquête indépendante sur les urgences médicales, dans le privé et dans le public, surtout sur celle ayant menée à la mort de l’artiste le jeudi 5 novembre dernier. Il s’agissait aussi de rendre hommage à un artiste exceptionnel. Pour ce qui est des circonstances entourant la mort de l’auteur-compositeur, le collectif qui porte son nom à exprimer ses inquiétudes sur le traitement des patients en état d’urgence dans les structures sanitaires du pays.
Et si le collectif ne remet aucunement en cause la volonté de Dieu, “cela ne doit pas nous empêcher de chercher à comprendre ce qui s’est passé, d’en tirer les leçons en vue d’éviter éventuellement d’autres drames à l’avenir”. Il faut dire qu’après le décès du chanteur, l’hôpital de référence est mis à l’index par une partie de l’opinion. La publication d’un communiqué par le directeur de l’hôpital sur le déroulement des événements n’a pas “apporté toutes les réponses autour de ce décès, bien au contraire”.
La sortie de la direction d’El-maarouf “nous apprend d’abord que l’hôpital de référence ne possédait que trois dispositifs d’oxygénation au moment des faits, ce qui nous parait inacceptable. Cette lettre fournit en outre un détail qui n’est pas passé inaperçu : le malade est arrivé aux urgences à 19h10 ou 19h11 et n’a été oxygéné qu’à 19h20. Près de 10 mn d’attente donc !! Pour rappel, le Dr Sounhadji, cardiologue connu, souligne qu’au-delà de 3 mn la situation devient critique”.
Le collectif Adina, à travers son porte-parole Idriss Mohamed, se dit ainsi “prêt à tout pour chercher à mieux comprendre ce qui s’est réellement passé et d’en tirer les leçons afin d’éviter d’autres drames à l’avenir”.
“Aujourd’hui, c’est le cas Adina mais il doit permettre de poser l’ensemble des questions pour que ceux qui seront dans un état d’urgence demain ne connaissent pas un sort lamentable, effroyable ou inacceptable”, a poursuivi le porte-parole pour qui cette volonté de demander la vérité autour de ce drame est poussée par l’envie d’éviter d’autres drames de ce genre et non pas parce qu’il s’agit d’Adina. Par conséquent, le collectif demande l’ouverture d’une enquête indépendante administrative et technique afin de mettre en lumière tout le processus d’exécution des tâches en matière de soins de santé qui doivent être appliqué.
Une marche pacifique refusée
Dans le même temps, le collectif Adina fait appel au président de la République pour “solliciter son appui à l’organisation de l’enquête citée”. Idriss Mohamed dit espérer une suite favorable à ce courrier dans la mesure où le collectif s’est déjà vu refusé une marche pacifique. “Nous avons demandé l’autorisation d’organiser une marche pacifique respectant les mesures barrières et encadrée par les forces de sécurité.
Nous avons voulu par la même occasion rendre un hommage appuyé à l’artiste national de premier plan qu’était Adina et demander que toute la lumière soit faite sur les conditions de sa disparition. Malheureusement le préfet de Moroni a estimé devoir interdire cette marche”, a fait savoir Idris Mohamed.
Et de continuer “nous ne sommes pas en train de faire de la politique politicienne mais plutôt de la politique sociale car nous nous intéressons à la situation des comoriens et de leur santé. Donc notre souhait est que le chef de l’Etat prenne en considération nos inquiétudes, nos angoisses et agisse en diligentant une enquête indépendante à laquelle nous sommes prêts à contribuer à notre façon”.
Yahya Zakaria, stagiaire