Le Mouvement des jeunes avertis (Moja) a organisé, dimanche 26 novembre dernier au Conseil de l’île de Ngazidja, une journée commémorative dédiée au feu président Ahmed Abdallah Abderemane. Le 26 novembre marque en effet l’assassinat, en 1989, de cette grande personnalité politique de notre pays à qui l’on attribue, à juste titre, le qualificatif de “père de l’Indépendance”. Aux yeux du mouvement Moja et de son secrétaire national, Nassuf Ahmed Abdou,
notre pays n’honore pas assez la mémoire de cet homme qui s’est battu corps et âme pour ce pays, et ce au péril de sa vie.
L’objet de cette journée commémorative, clôturée par une conférence axée sur le thème : “Ahmed Abdallah est-il un personnage emblématique ?”, consiste justement à rappeler aux gens, surtout à la jeune génération, le rôle crucial qu’a joué ce dernier dans l’accession de notre pays à l’indépendance. “Tous les grands pays organisent des événements symboliques pour célébrer la mémoire de leurs héros. Il est inconcevable que notre pays ne fasse pas de même. Nous avons un devoir de mémoire”, martèle le secrétaire national du mouvement Moja.
Le mouvement Moja, créé le 25 décembre 2015 à Madagascar par un collectif d’étudiants, a pour principal objectif de “réveiller les consciences” par rapport à des pans de notre histoire jetés aux oubliettes ; et cela à travers de multiples activités dont des conférences et des meetings. Cette année, rappelle Nassuf Ahmed Abdou, “Moja a déjà organisé des conférences à Wela et Bandamadji, dans la région d’Itsandra, en l’honneur respectivement de Saïd Mohamed Cheikh et Ali Soilihi”. “Ces deux personnalités ont beaucoup apporté à notre pays ; le premier dans le domaine de l’éducation et le second dans celui de l’agriculture”, soutient-il.
Nous devons mettre en avant ceux qui se sont sacrifiés pour ce pays. Toute action patriotique doit être reconnue à sa juste valeur. Notre histoire n’est ni écrite ni enseignée. Or, il est impératif qu’elle soit transmise à la jeune génération, poursuit Nassuf Ahmed Abdou.
L’association Moja entend, pour parvenir à ses fins, “faire un lobby auprès des autorités” pour insérer des pans entiers de notre histoire dans le programme scolaire.
S’agissant des assises nationales, Nassuf Ahmed Abdou affirme que Moja est pour la tenue de celles-ci. “Tous les mouvements des jeunes soutiennent les assises. Seulement, ce qui distingue Moja des autres mouvements, c’est qu’il est totalement indépendant”.
“Moja travaille avec 15 associations de jeunes dont Ngo’Shawo, Lamha, Jeunes leaders pour la paix et Simbuha. Ensemble nous avons deux représentants au Comité de pilotage des assises nationales (Cpan). Nous nous représentons dans ces assises en tant que sentinelles. Nous n’accepterons pas à ce que des individus mal intentionnés les manipulent à leur propre compte. Nous sommes là pour dénoncer toute irrégularité”, achève d’expliquer Nassuf Ahmed Abdou.