Des agents de la société comorienne de télécommunication ont tenté de manifester hier, lundi au matin, pour exprimer leur mécontentement suite à des ponctions sévères sur leurs salaires. Cependant, après quelques minutes, des éléments de l’Armée nationale de développement ont envahi le siège et ont empêché les manifestants de bouger.
La raison de ces ponctions sévères serait le refus (ou peut-être l’incapacité) des agents de ramener trois clients pour l’achat d’un produit de la société, à savoir le triple-play, cette offre combinée de téléphonie, data et bouquet satellite. Selon Houssamedine Saindou, membre du syndicat national du personnel de l’entreprise, il est difficile de comprendre « pourquoi des femmes de ménage, des chauffeurs et d’autres techniciens devraient effectuer des tâches qui ne relèvent pas de leurs compétences ». Il estime que « la vente d’un produit dépend de son utilité, de sa nécessité et de son importance, et que les techniciens devraient mener des études approfondies pour trouver des moyens de renforcer l’utilité des produits de la société ».
Jusqu’à 25 000 francs
Le syndicaliste demande l’annulation de cette décision et dénonce les « conditions de travail difficiles » et le « harcèlement moral ». Il affirme avoir informé l’inspecteur du travail de la situation ainsi que la Confédération des travailleurs et travailleuses des Comores (Cttc).La quasi-totalité du personnel de l’entreprise serait victime de cette décision, qui a entraîné une ponction de leurs salaires allant jusqu’à 25 000 francs.Les agents prévoient de porter cette affaire devant la justice. «L’administration se félicite de nos performances et nous attaque en même temps», s’étonne un agent, qui a requis l’anonymat .Al-watwan n’a pas pu obtenir hier les impressions des responsables de l’entreprise publique.