La multiplication des actes de violence inquiète profondément les notables. C’est le message livré hier jeudi 26 septembre par certains d’entre eux, au cours d’une conférence de presse à Moroni. La rencontre intervient deux semaines après la tentative d’assassinat du chef de l’Etat, Azali Assoumani, à Salimani ya Itsandra, le 13 janvier dernier. Dix notables dont Ahamada M’bae, Youssoufa Mohamed Bacar, Ahamada Soilihi et Ismail Abdou sont revenus sur la dimension psycho-sociale des actes de violence, se posant des questions sur leur nature, leur degré et leur impact sur les traditions, les codes sociaux et l’image du pays.
Un sérieux problème de société
«Nous constatons un net recul de nos valeurs. Nous serons tous jugés. Nous avons le devoir de sonner l’alarme et d’inviter toutes les couches sociales à une grande réflexion nationale sur la montée préoccupante des scènes de violence», a souligné le notable Youssouf Mohamed Bacar, originaire de Fumbuni. «Nous assistons à un autre degré de la violence sociale, nous ne pouvons pas rester les bras croisés. Nous appelons tout le monde à se mobiliser, à faire front commun, à dépasser nos clivages pour lutter contre ce phénomène assez inquiétant et qui n’épargne personne», a ajouté le notable.
Les orateurs feront savoir qu’à cause des conséquences multiformes qui en découlent, les actes de violence deviennent un sérieux problème de société. «Nous ne devons pas minimiser ces faits, nous devons agir, il y a une montée inquiétante de la violence dans le pays, nous le clamons tous les jours », ajoute le notable Ahamada Soilihi qui craint « un autre niveau» de la violence pouvant pousser dangereusement le pays vers un saut dans l’inconnu. «Nul ne s’attendait à ce qui est arrivé aujourd’hui à la Lybie et à d’autres pays jadis réputés pacifiques et socialement soudés. Nous savons tous ce qui est arrivé à ces pays. Il faut prendre cette menace au sérieux en apportant des solutions sérieuses», a conclu le notable de Mdjwaezi-Hambu.
Les participants à cette rencontre ont prôné l’unité de la notabilité, rappelant l’urgence de donner crédit à toute initiative qui va dans le sens du renforcement de la cohésion et de la préservation des mœurs. «La paix est l’affaire de tous, la sauvegarde de nos traditions, la défense de nos valeurs héritées de nos ancêtres, la stabilité du pays sont l’affaire de tous, nous devons nous retrouver, tous les notables doivent se retrouver pour marquer leur unité et se détacher de toute influence politique ou idéologique, nous clamons désormais l’unité de la notabilité», ont-ils souligné.