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Municipales en France/Ahmed Djoumoi : «une maison comorienne… pour promouvoir la culture comorienne»

Municipales en France/Ahmed Djoumoi : «une maison comorienne… pour promouvoir la culture comorienne»

Société | -

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Sur la liste “Nice au Cœur” de Patrick Allemand, Ahmed Djoumoi tout comme Laila Assoumani originaire de Ntsaweni, livre ses impressions à quelques jours des élections municipales en France. Ce natif de Itsundzuu ya Mbadjini promet une “nouvelle ère” pour la communauté comorienne de Nice notamment une maison comorienne de Nice que M. Allemand tête de liste envisage de créer pour, entre autre, la promotion de la culture comorienne. Au-delà de ce que la communauté comorienne, qui est longtemps restée à l’écart de la politique française, peut en tirer, la liste de Patrick Allemand, dans laquelle Ahmed Djoumoi occupe la 25ème place, présente un projet écologique et social ambitieux. Notamment la rénovation de plan énergétique des bâtiments publics, le plan vers “zéro déchet”, la construction de sept mille logements sociaux ou la gratuité de transport en commun pour les moins de 25 ans.

 

Al-watwan : Nous constatons de plus en plus des franco-comoriens s’investir dans la politique française. Est-ce la fin des années de repli sur soi?

Ahmed Djoumoi : Avant de répondre à votre question, permettez-moi de remercier le journal Al-watwan de m’avoir donné cette opportunité de s’exprimer.
L’immigration comorienne en France n’est plus la même depuis plusieurs années. A l’époque c’était nos parents, nos grands-parents souvent illettrés ou manquant d’ambitions politiques. La donne a changé. Des franco-comoriens s’investissent dans tous les domaines, ce qui me semble être une très bonne chose.
A Marseille la “capitale comorienne de France”, il y a déjà un député franco-comorien. Nous avons aussi la tête de liste aux municipales. Dans cette optique, il y a des chances d’avoir un maire d’origine comorienne. Je saisi cette occasion pour appeler à voter massivement pour les listes où figurent des membres de la diaspora comorienne. Je pense qu’ainsi nous seront mieux écouter ici et dans notre pays d’origine. Si on doit amener un combat ça doit être celui-ci et non d’autres.

Al-watwan : Nice est parmi les agglomérations de France où se concentre une forte communauté comorienne. Avez-vous pris suffisamment en compte leur préoccupation?

Ahmed Djoumoi : Votre question est très pertinente. Ces dix dernières années, Nice est devenue une ville comorienne. Les comoriens commencent à s’y installer. Mais cela avec toutes les contraintes, les adaptations et leurs particularités. La communauté comorienne est une communauté très respectueuse des institutions communales, nationales... mais elle est moins respectée, représentée voir quasi inexistante dans les instances municipales.
Depuis plus de douze ans de mandant, l’équipe municipale actuelle ignore cette communauté. C’est pour ça que c’est la première fois que deux enfants issus de cette communauté figurent sur la liste de Patrick Allemand. Il s’agit de Laila Assoumani de Ntsaweni (38) et Ahmed Djoumoi (25) originaire d’Itsundzuu ya Mbadjini.
C’est une fierté pour les Comoriens de Nice de voir les leurs au premier rang. S’agissant des préoccupations, Patrick Allemand compte créer une maison comorienne à Nice pour promouvoir la culture comorienne, tisser des accords de jumelages avec des communes comoriennes afin de réfléchir de projets communs de développement et, en fin, donner à la communauté comorienne la place qu’elle le mérite comme c’est le cas à Marseille et dans d’autres villes. C’est cela être utile à notre ville.


Al -watwan : Présentez-nous votre liste et votre programme?

Ahmed Djoumoi : Notre liste est la plus ouverte et dynamique. Conduite par Patrick Allemand avec le soutien du parti socialiste, cette liste est à l’image de la ville de Nice. Elle est composée d’hommes et de femmes issus de milieux socio-professionnels différents. Tous les colistiers ont été sélectionnés pour leur compétence, leur parcours et leur capacité à mobiliser les Niçoises et les Niçois. En un mot, c’est une liste qui ressemble à Nice. Notre programme est axé sur les quatre thématiques importantes que sont l’écologie, la solidarité, la République et la citoyenne.
Nous voulons mettre en place, par exemple, un plan de rénovation énergétique des bâtiments publics, un plan ambitieux vers le “zéro déchet “ mobilisant tous les acteurs de notre commune (Commerçants, éducation, citoyens, touristes...).
En matière de solidarité, sous notre mandat, on va construire sept mille logements, doubler les centres d’hébergement pour que personne ne dorme dans la rue et construire des EHPAD pour nos anciens et anciennes. Pour ce qui est des transports nous allons mettre en place la gratuité des transports en commun pour les moins de 25 ans. Mais aussi un plan vélo sans précédent. Pour l’école, ouverture de 7h30 à 18h30 et la cantine scolaire pour les enfants niçois. Comme vous pouvez le voir, il s’agit d’un programme ambitieux pour notre ville.

Al-watwan : Quels enjeux pour les municipales par rapport à votre liste?

Ahmed Djoumoi : Comme je l’ai évoqué précédemment, les enjeux sont considérables. D’abord essayer de changer la vie des Niçoises et des Niçois à travers des mesures phares et concrètes. Comme celles de l’École. Le fait d’ouvrir l’école à 7h30 jusqu’à 18h30 va permettre aux familles qui travaillent tôt et qui finissent tard, de pouvoir travailler sans stress. D’autres enjeux sont aussi politiques, car la Gauche a du mal à gagner à Nice. Cette fois-ci notre liste veut inverser la tendance et reprendre les clés de cette ville qui est aux mains de la Droite depuis la libération. Un enjeu majeur. Un véritable défi.


Al-watwan : Justement, qu’est ce qui la différencie des listes concurrentes?

Ahmed Djoumoi : Les différences sont multiples à commencer par sa composition. Elle est composée de la société civile, du Parti socialiste et de la diversité. En suite notre programme. C’est pour les Niçoises et les Niçois. Il est humain et reflète le quotidien des habitants. Au niveau politique, c’est la première fois qu’une liste comporte plus de quatorze colistiers issus de la diversité. Pendant que nos adversaires pratiquent les vieilles méthodes, Patrick Allemand opte pour l’ouverture politique et le renouvellement au sein de la classe politique niçoise. C’est une avancée capitale pour les jeunes qui veulent se lancer en politique.

Propos recueillis par Maoulida Mbaé

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