Tout est parti d’une rencontre sportive organisée le dimanche 8 juin entre une équipe de Mitsudje et une autre de Mwandzaza Mbwani. Ce qui devait être un simple moment de sport et de convivialité s’est transformé en affrontements. Selon le chef du village, Ali Ahamada, la situation a dégénéré après que des jeunes de Mwandzaza ont saccagé les portes de la maison de l’un des leurs, accusé de sorcellerie et ayant rejoint l’équipe adverse. L’incident a rapidement attiré l’attention des autorités. Les forces de l’ordre sont intervenues dans la nuit de dimanche à lundi pour procéder à des arrestations et tenter de rétablir l’ordre. Mais la situation a empiré lorsqu’une rumeur s’est répandue, faisant état de la mort d’un jeune de Ndruani, pendant que l’armée était présente dans le village.
«Des gaz lacrymogènes ont été tirés partout, tout le monde a fui. Il ne restait ici que les deux chefs de village et la police municipale», raconte Ali Ahamada. Dès lors, le village s’est retrouvé totalement paralysé : portes closes, mosquées fermées, même l’appel à la prière a été suspendu. Le silence a régné jusqu’à l’après-midi du mercredi, date à laquelle le calme a commencé à revenir.Durant ces trois jours, «de nombreuses maisons ont été saccagées», d’après des témoignages des habitants. Selon la police municipale, 56 maisons réparties sur 9 quartiers ont été touchées, tandis que 3 quartiers n’avaient pas encore été inspectés au moment de notre passage. Des blessés ont été signalés dans la population, certains ayant été conduits à l’hôpital après leur libération.Le chef du village appelle aujourd’hui le gouvernement à faire la lumière sur l’assassinat présumé du jeune de Ndruani et à agir pour restaurer la paix. «Ce n’est pas seulement Mwandzaza qui est paralysé, c’est tout le pays », a-t-il affirmé.
Moudjib Mohamed Saïd