Le Conseil national de la presse et de l’audiovisuel(Cnpa) a organisé avant-hier mardi 03 octobre au palais du peuple une conférence débat sur la régulation des médias en Afrique. Soutenue par la fondation du Centre européen d’appui électoral (Eces), cette initiative vise à faciliter la régulation des médias comoriens en évitant toute emprise.
Au cours de cette rencontre ayant réuni plusieurs personnalités parmi lesquelles se trouvaient des députés, des professionnels de la presse, Jean-François Furnémont a insisté sur la nécessité d’avoir un régulateur. Selon cet expert, les Comores font partie des pays où il y a une volonté manifeste de réguler le paysage médiatique contrairement aux autres pays avec lesquels il a pu travailler.
La régulation des médias est le seul moyen permettant aux médias de s’acquitter de leur devoirs. On doit toujours professionnaliser le métier et ce dans tous les cadres a-t-il rappelé.
Pour le coordinateur du Cnpa, Kamal’Eddine Saindou, la presse comorienne a toujours voulu se restructurer.
Accompagner les médias
Car depuis les années 90, une loi avait été mise en place, puis s’en est suivie, la charte de Hamramba, du code d’éthique pour ne citer que ceux-là. Cependant, “notre principal souci est l’application de ces textes” a regretté l’ancien journaliste qui co-animait la conférence avec son confrère belge.
Jean-François Furnémont est revenu sur l’historique ainsi que les principes de la notion de régulation. A l’en croire, un régulateur de médias doit préserver les libertés individuelles sans oublier l’intérêt général. Autrement dit, l’organe régulateur ne doit pas devenir une police qui impose tout aux médias.
Par contre, il a le droit de veiller à ce que la déontologie soit respectée. “Réguler des médias ne donne pas droit à des super pouvoirs. Au contraire, celui qui a ce rôle est appelé à accompagner et conseiller les médias dans leurs travaux”.
Mais pour Kamal’Eddine Saindou, la situation des médias comoriens oblige le Cnpa à restructurer le paysage médiatique. Soulignant que ce travail relève des missions des organisations professionnelles.
Pour ce qui est des Comores, de nombreuses questions ont donc été soulevées par l’audience quand il s’agit d’évoquer les difficultés de la presse comorienne. Certains ont exprimé leur indignation de voir l’existence d’un ministre de l’Intérieur et de l’information.
Ils estiment que cela réduisait le pouvoir du régulateur notamment le Cnpa. Ali Moindjié, ancien directeur d’Al-watwan, s’est interrogé sur la façon d’opérer la transition s’agissant d’un média d’Etat qui veut devenir un média de service public.
Maitre Omar Zaid a quant à lui montré qu’il y avait la possibilité pour les médias de s’autoréguler. Selon lui, si le régulateur arrive à tirer bénéfice de tous les instruments juridiques et administratifs, tous les médias comoriens fonctionneront dans l’harmonie.