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Médias publics/Ortc I «De 25 % à 80 % de couverture Tnt en un an»

Médias publics/Ortc I «De 25 % à 80 % de couverture Tnt en un an»

Société | -   Dahalani Mohamed

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Hablani Assoumani, directeur général de l’Office de Radio et Télévision des Comores (Ortc), dresse le bilan d’une année d’exercice. Entre extension de la couverture Tnt, réformes internes et projets de modernisation, il revient sur les avancées réalisées et les priorités à venir.

 

Quels étaient vos objectifs en prenant la direction de l’Ortc ?

À mon arrivée, il s’agissait avant tout de remettre l’institution sur ses rails. L’Ortc a pour mission de chercher, traiter et diffuser l’information auprès des Comoriens et à l’étranger. Mais ces missions étaient loin d’être accomplies. J’ai donc fixé plusieurs priorités telles améliorer la recherche et le traitement de l’information, renforcer l’efficacité du personnel, moderniser les équipements et assurer un cadre de travail conforme aux standards internationaux. En tant qu’ancien membre du personnel depuis 2016, j’ai aussi tenu à instaurer une meilleure discipline, de la ponctualité, une gestion transparente des ressources humaines et financières, sans oublier l’amélioration des conditions de travail et le paiement régulier des salaires.

Dans quelle mesure ces objectifs ont-ils été atteints ?


Je dois remercier l’ensemble du personnel. Leur engagement a été déterminant. Avec l’appui du gouvernement et de partenaires nationaux et internationaux, nous avons atteint beaucoup d’objectifs. Nous avons mis en place un conseil de direction, un conseil de discipline mensuel ainsi qu’une «tribune libre» où les employés peuvent s’exprimer sans contrainte. Tout le monde connaît aujourd’hui le budget de fonctionnement de l’Ortc, ce qui garantit une transparence totale. Nous avons aussi rétabli le salaire unique et régulier, ce qui était une attente forte du personnel.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?


Je ne parlerais pas de blocages majeurs. Le défi principal a été de changer certaines mentalités, lutter contre la paresse et instaurer une culture d’assiduité et de courage. C’est un processus d’intégration et d’adaptation, mais les choses avancent dans le bon sens.

Sur le plan financier, où en êtes-vous ?


La subvention publique est utilisée en totalité pour payer les salaires. Par ailleurs, nous avons pu bénéficier d’un fonds d’investissement, attribué aux entreprises publiques sur présentation de projets solides. Cela nous a permis de relancer des sites restés inactifs, notamment à Mwandzaza ya Mbwani, à Ndzuani et à Mwali. En un an, nous avons fait passer la couverture Tnt de 25 % à 80 %. Concernant la redevance audiovisuelle, un accord avec la Sonelec prévoit que nous percevions actuellement la moitié, avant un versement total d’ici six mois. Des arriérés subsistent cependant à Ndzuani, Mwali et Ngazidja.

On vous dit prompt à licencier. Qu’en est-il ?


Les décisions disciplinaires ne sont pas arbitraires. Elles sont examinées par le conseil de discipline, en présence du conseiller juridique et de représentants du personnel. Je n’y siège pas. Les sanctions ou licenciements suivent donc un processus conforme à la loi et aux règles en vigueur. Notre objectif n’est pas de punir, mais de restructurer et d’aligner l’Ortc aux standards internationaux.

La radio reste moins écoutée que la télévision. Est-ce une inquiétude ?


C’est vrai. En 2022, la radio ne couvrait que 15 % du territoire. Aujourd’hui, nous sommes à 55 %. Ce n’est pas encore suffisant, mais des émetteurs supplémentaires seront bientôt installés dans les trois îles. Nous visons 90 % de couverture nationale, aussi bien pour la Tnt que pour la radio. De plus, la radio est désormais accessible sur internet, ce qui renforce son audience.

Quelles sont vos priorités pour l’année à venir ?


Nous voulons d’abord pérenniser les acquis. Nous avons atteint une autonomie énergétique de 70 à 80 %, que nous devons stabiliser.
De nouveaux équipements ont été acquis comme des bus pour le transport du personnel, véhicules pour les directeurs, caméras modernes HD, motos pour les déplacements sur le terrain. Nous nous rapprochons aujourd’hui des standards de chaînes comme France 24 ou Tv5 Monde. Nous contribuons également à la mutuelle de santé des agents, à hauteur de 25 %, et nous voulons mettre en place une caisse de solidarité.


Enfin, deux grands chantiers nous attendent. D’abord obtenir un nouveau statut légal pour l’Ortc, l’actuel décret datant de 1994 et ensuite accélérer la digitalisation de nos supports, radio, télévision et réseaux sociaux, pour diffuser en temps réel. Nous comptons sur nos partenaires, notamment l’Anaden, pour concrétiser ce projet.

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