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Médias : suspension de deux journalistes de l’Ortc

Médias : suspension de deux journalistes de l’Ortc

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Les deux agents se retrouvent au centre d’une controverse concernant l’utilisation de contenus externes dans les productions de l’office.

 

Nourdine Said Ibrahim et Nourdine Ibrahim alias Polo, deux journalistes de l’Office de la radio et télévision des Comores (Ortc) ont été suspendus. Selon les déclarations du premier qu’est un caméraman, cette affaire prend sa source dans un partenariat préexistant entre l’Ortc, Cmm (un média en ligne) et Nextez (une société de production), permettant à l’Ortc de diffuser des images tournées par ces dernières lors de leurs émissions et reportages. Ce partenariat, existant depuis son arrivée à l’Ortc en 2019, semblait jusque-là accepté sans problème.


Tout a commencé lorsqu’une invitation a été envoyée par le coordinateur du programme Bundo la Malezi (un projet gouvernemental sur le secteur éducatif) à l’Ortc, cherchant à couvrir un événement. «Notre rédacteur en chef m’a chargé de cette couverture», explique Nourdine Said Ibrahim. Son collègue Nourdine Ibrahim, qui travaille également pour l’agence Nextez en tant que cameraman, devait l’accompagner. «Ils ont précisé qu’ils avaient besoin d’un seul journaliste, car Nourdine Ibrahim, ayant une double mission, couvrait déjà l’événement pour son agence privée, Nextez», poursuit-il dans ses explications.


Et de préciser ensuite que ce n’était pas une première, car l’agence réalise souvent les images des projets financés par l’Union européenne et l’Agence française de Développement. «Nous n’avions donc pas besoin de dépêcher un autre cameraman de l’Ortc», ajoute-t-il.

Suspension brutale

Mais peu après le 27 avril, la direction générale de l’Ortc a décidé de suspendre ses deux agents, une décision mise en œuvre par les militaires sécurisant les locaux de l’office. «Les agents de l’armée ont reçu pour consigne de ne plus nous laisser entrer», affirme Nourdine Said Ibrahim. «Mon collègue et moi avons été suspendus, sans notification officielle précisant les motifs», confie le caméraman, se demandant «en quoi cela pose-t-il problème d’utiliser des images de Nextez, alors que ce n’était pas la première fois ?», et «pourquoi ne nous a-t-on pas donné les notes de suspension pour connaître les motifs ?».


Contacté hier, le directeur général de l’Ortc, Abasse Mhadjou, a indiqué avoir invité les journalistes suspendus au siège de l’Institut de formation des enseignants et de recherche en éducation (Ifere) pour discuter de leur situation, mais que ces derniers «n’ont pas répondu à cette convocation».

Par Mohamed Nourou Athoumane

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