Chaque 14 octobre, le peule tanzanien commémore le décès de leur «feu» président, Julius Nyerere, père de l’indépendance du pays. Cette année, qui marque les 19 ans après sa mort, les Comores ont décidé d’honorer la mémoire de ce grand homme qui a contribué à l’indépendance de l’archipel. L’initiative vient d’une association créée le mois dernier, connue sous le nom de «Udjamaa Wa komori Na Afrika Mashariki». Une grande cérémonie a donc été organisée le samedi 27 octobre, au Palais du peuple. Plusieurs personnalités y avaient assisté notamment, l’ancien ambassadeur, Ahmed Thabit, l’ancien ministre Houmedi Msaidié, l’actuel ambassadeur tanzanien accrédité à Moroni ou encore, l’ancien président de l’Université des Comores, Damir Ben Ali. Le discours de l’ancien ministre tanzanien, Mark James Mwandosya, était axé sur le combat mené par « le Mwalimu » pour la délivrance de son pays tout comme ceux du continent africain.
Panafricaniste
«Au moment de la colonisation, la discrimination était présente. À tel point que même dans les quartiers. Il y avait ceux des Indiens, les Blancs. Personne n’osait sortir le soir à part les travailleurs domestiques. C’est grâce à Julius que les jeunes ont décidé à réclamer des droits de travail. Il promettait de travailler avec le peuple pour construire le pays en luttant contre la pauvreté, la corruption», a-t-il déclaré. Selon toujours ce spécialiste en efficacité énergétique, le père fondateur de la Tanzanie, pays qu’il a dirigé pendant 24 ans, de 1961-1985, a défendu deux principes : l’indépendance et l’unité du continent.
Il en fait partie, selon lui, de ceux qui ont milité pour qu’Addis-Abeba abrite le siège de l’Organisation de l’unité Africaine (Ua). «Nyerere, fervent panafricaniste s’est battu pour qu’il y ait un comité de libération réunissant tous les mouvements indépendantistes du contient. Le siège se trouvait en Tanzanie. C’est dans ce club, que se trouvait, le Mouvement de libération nationale des Comores(Molinaco). Dans le pays on l’accusait de trop s’occuper des autres pays surtout de la région que son propre pays. Uganda, la Mozambique se sont inspirés de notre modèle», a-t-il indiqué
Partenariat dans la formation
La trésorière d’Udjamaa Wakomori Na Afrika Mashariki, Faouza Said, a dressé sommairement une biographie du «Mwalimu». «Nyerere est né le 13 Avril 1922. Il est mort le 14 Octobre 1999 à l’âge de 77 ans. Il fut le premier président élu de la Tanzanie et reste un des pionniers de l’indépendance de plusieurs pays. Julius a également aidé le Molinaco, principal mouvement national ayant été à l’origine de l’indépendance des Comores. Il nous a appuyé lors de notre accession à l’Onu», a-t-elle relaté. Si aujourd’hui, la République unie de Tanzanie et les Comores, sont devenues des pays frères, estime le président de la Fcc, Said Mchangama, c’est grâce aux efforts déployés par le président Nyerere, pour rapprocher, ces deux peuples unis par plusieurs liens. «Nyerere s’est beaucoup battu pour le bien et la stabilité de la population Comorienne. Ce grand service rendu aux Comoriens, est à l’origine de cette commémoration. Nous espérons que dans l’avenir, nous organiserons d’autres cérémonies dédiées à sa mémoire. J’appelle les autorités à saisir cette opportunité après la visite de cet éminent professeur à s’impliquer davantage pour que nos étudiants puissent étudier en Tanzanie. Là-bas, les universités de renom existent», a-t-il plaidé. La veille, une conférence débat animée par Mark James Mwandosya, actuel président de l’Université des sciences et technologie de Mbeya (Tanzanie), a eu lieu à l’Ecole de santé et médecine publique. Invité par l’association «Udjamaa Wa komori Na Afrika Mashariki», il en a profité pour rencontrer les responsables de l’Université des Comores.