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Mésentente entre employé et dirigeants au sein de la Sck

Mésentente entre employé et dirigeants au sein de la Sck

Société | -   Sardou Moussa

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Le torchon brûle entre des agents de la Société Comores Kuweit (Sck) et les agents de la société. Un interlocuteur et un des responsables de la société reconnaissent l’accumulation d’arriérés. D’après lui, il n’y a que six mois d’arriérés, depuis décembre 2019.

 

La mésentente gronde à nouveau depuis quelques jours au sein de la Société Comores Kuweit, entre un groupe d’employés et les responsables de l’entreprise. Elle s’est soldée par l’arrêt de travail de ces employés, qui disent conditionner leur retour au paiement d’arriérés de salaires. D’après Soulaïmana Pezde, l’un des agents en grève, les responsables de la société, après les avoir berné avec leurs promesses de paiement, ont fini par les renvoyer sans aucune forme de procès. De son côté, un comité de gestion provisoire de la société, mise en place depuis plusieurs mois par le Conseil d’administration après la démission du directeur, rejette la qualification de «grève» donnée à cet arrêt de travail par ses initiateurs, et minimise son ampleur.


«Ils ont menti sur toute la ligne. Ce n’est pas vrai il n’y a pas de grève ici ! Ce ne sont que six agents employés dans le concasseur qui ont abandonné leurs postes, sur la quinzaine qu’il compte», tempère le directeur administratif et financier de Sck, Ali Youssouf. La société compte en tout, selon ce dernier, soixante-neuf salariés, repartis dans la production d’agrégats, la maintenance, le magasin et l’administration. Notre interlocuteur admet toutefois l’accumulation d’arriérés de salaire, tout en rectifiant le nombre. D’après lui, il n’y a que six mois d’arriérés (depuis décembre 2020), là où les grévistes en comptent plutôt douze (quatre pour 2020, quatre pour cette année et autant pour 2019).

«Personne n’est renvoyée»

«Mentir sur toute la ligne» est sans doute donc exagéré, car les arriérés existent bien. L’arrêt de travail de ces agents est par ailleurs qualifié d’ « abandon de poste » par la direction. Quant aux causes de ces retards de paiement, le Daf les explique avant tout par la conjoncture difficile liée à la pandémie de Covid-19. «Avant, l’on payait nos employés dès le 25 du mois. Les difficultés ont commencé depuis juillet 2020, avec l’avènement de la Covid-19 et le ralentissement de l’activité économique. De plus, le concasseur a cessé de fonctionner depuis qu’un conducteur d’engin a cessé de travailler, depuis semble-t-il l’accouchement de son épouse. Nous sommes en train de chercher une solution», explique-t-il.


Il est, pour l’heure, assez difficile de discerner le vrai du faux dans ce que raconte l’une comme l’autre partie. L’affaire pourrait toutefois avoir des rebondissements car ce groupe de grévistes dit «attendre le retour dans l’île de l’inspecteur du travail pour aller se plaindre». Quant à Eli, l’un des membres dudit comité de gestion, il rassure «être ouvert au dialogue» et assure que «personne n’est renvoyé».


Pour rappel, la Société Comores Kuweit est créée en 2018, entre l’Etat comorien et des investisseurs arabes. Elle remplaçait l’ancienne Comores Combined Group (Ccg), société créée en 2009 entre l’Etat comorien et Comoro Gulf Holding, de l’homme d’affaire franco-syrien Bashar Kiwan.

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