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Nécrologie I Un dernier adieu au colonel Anrifi Moustoifa à Fomboni

Nécrologie I Un dernier adieu au colonel Anrifi Moustoifa à Fomboni

Société | -   Mohamed Nassur Rizki

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Le Colonel de l’And, décédé ce mercredi 9 octobre à l’âge de 64 ans, a été inhumé le même jour au cimetière «Makabayila» au nord de Fomboni. L’officier supérieur fait partie de la première génération des cadres militaires comoriens formés à l’Académie royale militaire Meknès au début des années 1980. Il a été élevé, à titre posthume, au rang de Chevalier de «l’Ordre du Croissant vert» des Comores.

 

Le tout Mwali et la Nation, représentée au plus haut sommet avec notamment le chef de l’Etat ainsi que la quasi-totalité de la hiérarchie militaire, se sont retrouvés mercredi 9 octobre à la Place de l’Indépendance de Fomboni pour rendre un dernier hommage au Colonel Mohamed Anrifi ben Moustoifa Bacar Madi Said qui s’est éteint à minuit au Centre hospitalier national El-Maarouf de Moroni. Il laisse derrière lui un enfant. Malgré un soleil de plomb et une chaleur à la limite du supportable, la place de l’Indépendance de Fomboni était comme un 6 juillet remplie de monde car l’homme avait réussi dans l’île de Djumbe Fatima à se forger une personnalité. L’officier supérieur ne passait pas inaperçu du fait qu’il fût un militaire ouvert malgré l’étiquette de «Grande Muette» collée à l’armée. Après une prise d’armes en l’honneur de celui qui fût le premier officier militaire sortant d’une école en compagnie de l'actuel Chef de l'Etat Azali Assoumani et des jeunes compagnons comme le Colonel Mawoungoina, Soilihi Mohamed alias Campagnard et quelques autres, l’ancien ministre Charif Mohadji, au nom de la famille et Azali Assoumani ont successivement pris la parole pour rappeler aux participants à la cérémonie et aux Comoriens la carrière de celui qui fut l’inamovible commandant d’une And qu’il aimait visiblement par-dessus tout.

Un militaire actif

Ainsi, ceux qui ne le savaient pas, ont du avoir la mémoire rafraîchie des performances du jeune Anrifi en athlétisme notamment au saut en hauteur et à l’épreuve reine des 100 mètres, ainsi qu’au football en officiant dans le club de première division de la médina de Fomboni. Les deux orateurs ont insisté sur la scolarité d’Anrifi, débuté dans les écoles de Fomboni et Djoiezi puis au collège et au lycée de Fomboni avant d’intégrer l’Académie Royale militaire de Meknès au Maroc où il laissa un peu partout son empreinte auprès de ses promotionnaires et personnel enseignant et d’encadrement. Il ne serait pas devenu militaire par hasard car ayant le sens du commandement et d’un certain leadership, il a été à la tête des jeunes de son quartier notamment chef des scouts et président de la coopérative scolaire du lycée de Mutsamudu où il fut aussi maître d’internat. Fait rare, il fut un cadre militaire dévoué à la cause de la protection de l’environnement en menant avec la troupe des grandes opérations de reboisement dans l’île et un homme sur qui les cadres du Parc Marin de Mohéli et des associations phares comme celle œuvrant pour la protection des tortues marines à Itsamia ont pu compter à tout moment.
Après la prière à la grande mosquée de Fomboni, Colonel comme l’appelait affectueusement a été ramené à sa dernière demeure au cimetière des «Kabayila» au nord de Fomboni après une cérémonie funèbre haute en émotion où seule «la marche funèbre de Chopin» a manqué à l’appel.

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