Le gouvernement comorien a célébré, samedi 8 octobre, soit la soirée du 12 rabil Awual (du calendrier musulman), dans la soirée, la naissance du prophète Muhammad, paix et salut soient sur lui. Ceci entre dans le cadre de la célébration du mois sacré de Maulid An’nabawi (mois de naissance du prophète Muhammad Psl) pendant lequel toutes les localités comoriennes, les quartiers, les sociétés et autres groupements célèbrent la naissance de l’homme le plus béni des êtres, le plus aimé d’Allah.
L’origine du «maulid an’nabawi»
Cette cérémonie qui a eu lieu à la place de l’Indépendance comme d’ordinaire a vu la présence de plusieurs membres du gouvernement et autres grandes personnalités, locales et étrangères. Avant la récitation de plusieurs chapitres du «Barzandji (recueil de poésie sur la vie du prophète Muhammad», le grand mufti, Saïd Aboubacar Abdillah Djamalillaili, a tenu à rappeler l’origine du «maulid an’nabawi». Ceci en guise de réponse aux détracteurs de la célébration de la naissance du prophète Muhammad (Psl).
«Hassan Bin Thabit était le griot du prophète Muhammad (Sws). Au départ, il n’était pas croyant, il faisait des poésies pour insulter le prophète (Psl), et le prophète avait mis sa tête à prix. Après l’avoir appris, Hassan Bin Thabit est venu se convertir et a écrit un poème de 70 vers pour chanter les mérites du prophète Muhammad. Une chose qui a plu au prophète, lequel a offert son écharpe à Hassan Bin Thabit en guise de cadeau», a-t-il raconté justifiant que dire l’histoire, la biographie et les exploits du prophète Muhammad n’est en aucun cas mauvais.
Aboubacar Saïd Abdillah a insisté quant à l’organisation des cérémonies de maulid dans les localités. Pour lui, c’est très important de parler de «notre prophète à nos enfants» et de perpétuer cette culture. «Au temps d’une royauté appelée les Fatimides, le roi de l’époque abattait 100 taureaux pour célébrer la naissance du prophète Muhammad, c’est ainsi qu’après le forage de notre pétrole, je recommanderais au président Azali Assoumani d’injecter beaucoup d’argent dans cette cérémonie», a-t-il dit avec beaucoup d’humour.
Le grand mufti a également saisi l’occasion pour appeler tout le monde, toutes tendances confondues, à consolider la paix et à «mettre de côté les divergences» inutiles au profit du développement socio-économique du pays. «La célébration de la naissance du prophète Muhammad (Psl) reste aussi un temps de prière pour notre pays, nos localité, nos enfants et toute la communauté. Alors, il ne faut pas suivre les détracteurs du maulid an’nabawi», a-t-il conseillé, gratifiant Allah pour sa clémence et sa bénédiction pour «ce beau pays» que sont les Comores.
Pour sa part, le ministre des Affaires islamiques, Djaé Ahamada Chanfi, a adressé, au nom du président de la République et son gouvernement, ses «vœux de bonne santé, de bonheur et de réussite», à la population comorienne. Il a également prié pour que le Tout puissant comble «notre pays de ses bienfaits et de ses faveurs» et qu’il accorde «paix, sécurité, progrès et prospérité au peuple comorien et à l’ensemble de la oumma (communauté, ndlr) islamique».
Rappelant la grandeur du prophète Muhammad (Psl) qui, «pour la première fois, proclama l’égalité entre les croyants», Djaé Ahamad Chanfi a tenu à préciser que la célébration de la naissance de cet homme va au-delà des cérémonies organisées, car, selon lui, cela sert à «tirer les enseignements du prophète pour corriger nos conduites, faire notre examen de conscience, nous remettre en cause, évaluer nos pratiques de tous les jours et notre foi pour tracer notre avenir».
Le ministre de la Justice a rappelé en outre que dès la naissance de l’islam, la condition de la femme a occupé une place importante, malgré certains clichés. «Il nous faut constamment combattre les préjugés injustes qui voudraient que l’islam serait une religion qui opprime les femmes et les relègue à la marge de la société, dans une situation d’infériorité dominée par l’homme et empêchée d’évoluer. L’Islam a donné à la femme un statut qui la respecte et l’honore en affirmant l’égalité entre les hommes et les femmes sur le plan spirituel», a-t-il expliqué, rappelant que la première personne à croire en la révélation transmise au prophète Muhammad (Psl) est une femme, Khadidja, son épouse.Pour lutter contre les stéréotypes et l’extrémisme, et promouvoir ainsi la modération et la tolérance de la diversité, le ministre des Affaires Islamiques propose «le retour et le renforcement de l’enseignement authentique de l’islam».