Deux-cent-quatre-vingt-trois personnes venant d’Afrique subsaharienne ont été prises en charge par les garde-côtes espagnols jeudi 2 décembre dernier. Parmi eux, soixante-huit femmes dont sept mineurs et un bébé qui a été retrouvé mort dans un des cinq bateaux interceptés. L’opération a réussi grâce au renforcement du dispositif de contrôle par les différents services de sécurité des autorités locales.
Ces candidats à l’immigration irrégulière aux îles Canaries en Espagne ont été interceptés ces dernières semaines dans la région de Laâyoune-Sakia El Hamra au Maroc. «Les garde-côtes espagnoles regrettent le fait qu’ils interviennent quotidiennement dans des opérations de sauvetage, et ce, malgré les conditions météorologiques qui rendent la traversée méditerranéenne dangereuse», lit-on sur le site Info Migrant, le 2 décembre.
2 500 et 3 000 euros la traversée
Les autorités locales se plaignent du fait que malgré les nombreux naufrages enregistrés dans cette voie très empruntée en pleine océan Atlantique, les traversées ne font qu’augmenter. «D’ailleurs, l’Organisation internationale pour les migrations, comptabilise 900 personnes qui ont perdu la vie en essayant de rejoindre les côtes de l’Archipel de janvier 2021 à novembre dernier», lit-on toujours dans Info Migrant.
Jeudi 2 décembre dernier, un zodiac a chaviré au large de la méditerranée, particulièrement vers les îles Canaries faisant des morts dont des Comoriens. «Deux Comoriens ont péri jeudi dernier au large des îles Canaries. Il y a parmi les passagers deux jeunes d’Uzio ya Mitsamihuli, une malgache et son mari comorien et un autre non encore identifié», déplore le consul des Comores à Laâyoune, Saïd Hassane Said Omar, ajoutant que le corps d’un des jeunes d’Uzio n’a toujours pas été retrouvé.
Il explique que trois des Comoriens décédés ont utilisé des passeports ivoiriens pour entrer au Maroc avant d’embarquer pour l’Europ. Ces passeports sont vendus entre 2 500 et 3 000 euros. Et leur facilitent les déplacements de la Côte d’Ivoire au Sénégal et/ou au Maroc.
«Pire encore, c’est que ce sont leurs proches parents résidant en France qui financent ces traversées souvent mortelles et qui sont en contact avec les passeurs subsahariens», s’indigne encore le consul des Comores à Laâyoune, précisant que ces parents souvent arnaqués par les responsables du réseau en Côte d’Ivoire et au Maroc impliquant également des Comoriens.
Dr Said Hassane Said Omar fait également savoir que contrairement aux autres personnes, une fois arrêtés par la marine ou la police, les Comoriens ne sont pas emprisonnés. Mais après 24 h, ils sont libérés ou refoulés dans d’autres villes.
Toutefois, il craint qu’avec la recrudescence et les interpellations incessantes, les autorités marocaines ne changent de stratégie et ne cessent ce traitement de faveurs dont bénéficient les Comoriens. Le consul craint que les autorités, lassées par les arrestations incessantes des Comoriens, finissent par délivrer un carton rouge systématique à tout Comorien arrêté. «Et ce sera très grave», a-t-il rappelé en signe d’alarme.
Adabi Soilihi Natidja