Ramenées sur la grève par les pêcheurs, elles ont toutes les deux été amenées à l’hôpital de Hombo à bord d’une voiture du Peloton d’intervention de la gendarmerie nationale (Pign), qui passait par hasard par là. Selon un officier de police interrogé par l’Office de la radiotélévision des Comores (Ortc), la jeune femme morte n’a pas pu être identifiée, mais “elle ressemble plutôt à une métisse malgache”.
Selon le récit de Zainaba Abdallah, la rescapée, le kwassa qu’elle avait pris pour se rendre à Mayotte a chaviré au large, peu de temps après avoir pris son départ à Wani. La barque avait, selon toujours elle, transporté à son bord quatorze passagers, et elle avait surtout été surchargée de colis. “La vedette était petite et surchargée de colis et de jerricanes contenant du carburant… quand Dieu décide de sauver sa créature, rien ne peut lui arriver, car moi j’avais dérivé loin des autres, et pourtant j’ai survécu, grâce aussi à ces pêcheurs…”, a confié aux journalistes sur son lit d’hôpital, cette septuagénaire originaire de Moroni Irungudjani.
Les derniers naufrages de kwassas connus du public à Ndzuwani remontent à janvier dernier. Une première barque qui voulait rejoindre l’île de Mwali, et qui avait d’abord été interdite de départ par les autorités pour cause de mauvais temps, n’avait pas obéi à ces dernières et sombrera à mi-chemin, faisant près d’une vingtaine de disparus et quelques rescapés.
La deuxième était partie de Wani à destination de Mayotte deux semaines après ; deux corps sans vie ont été repêchés ; une partie des douze passagers qu’elle transportait avait disparu en mer, et une autre partie avait pris la fuite après avoir regagné la terre ferme.