Les pertes en vies humaines des Comoriens au large du Maroc ne cessent d’augmenter. Un énième naufrage a eu lieu il y a une semaine, emportant plusieurs vies. Contacté le samedi 28 septembre dernier en début de soirée via WhatsApp, le consul général de l’Union des Comores à Laâyoune, Dr Saïd Omar Saïd Hassane, a indiqué que huit Comoriens se trouvaient à bord d’une embarcation de 61 passagers qui avait quittée la province de Tan-Tan, dans l’océan Atlantique, la semaine dernière. Plus de la moitié des passagers a péri en mer, y compris les Comoriens.
Un autre bateau, également parti de Tan-Tan avec 62 personnes à bord, dont deux Comoriens, a fait naufrage. «38 passagers ont pu être secourus à temps, parmi eux 10 femmes qui sont actuellement retenues à Tarfaya dans le cadre d’une enquête. 24 personnes, dont un Comorien, sont portées disparues, parmi elles 7 femmes et une fillette», a expliqué le consul avec amertume. Le diplomate a également précisé que, le vendredi 20 septembre dernier, quatre Comoriens (une fille et trois garçons) se trouvaient à bord d’une autre embarcation interceptée par la marine royale marocaine après une panne au large. Le consulat général a été informé par les autorités marocaines, notamment le gouvernorat de la province de Tarfaya, que ces derniers ont été relâchés. Par ailleurs, quatre autres Comoriens, secourus par les garde-côtes marocains le vendredi soir après un autre naufrage, sont encore retenus pour enquête à Tarfaya.
19 Comoriens disparus depuis juillet
Ces incidents s’inscrivent dans une série de tragédies liées à l’immigration clandestine dans l’Atlantique, alors que les côtes nord du Maroc et de la Méditerranée sont étroitement surveillées. «Nous assistons à des disparitions en mer et à des décès lors des traversées vers les îles Canaries. De nombreux candidats à l’immigration, ayant perdu des proches ou ayant survécu à des situations périlleuses, souffrent de traumatismes psychologiques», a déploré Dr Saïd Omar Saïd Hassane. Il a rappelé que depuis juillet dernier, 19 Comoriens partis de Nouakchott en Mauritanie vers les îles Canaries sont toujours portés disparus.
Malgré des demandes répétées auprès des autorités marocaines, aucune information n’a été fournie concernant les deux embarcations en question. Le consul a profité de l’occasion pour dénoncer l’abandon des études par de nombreux étudiants comoriens qui tentent de rejoindre l’Europe à bord de ces embarcations de fortune. «Depuis 2020, le consulat a enregistré 70 Comoriens portés disparus, dont seulement 9 ont été retrouvés et enterrés. Ce chiffre inclut des Comoriens en situation irrégulière et des étudiants inscrits dans des établissements publics et privés au Maroc», a-t-il dénoncé.Enfin, le consulat général de l’Union des Comores à Laâyoune, profondément affecté par ces tragédies récurrentes de morts et de disparitions au large des côtes du Sahara marocain, lance un cri d’alarme aux parents et aux autorités pour qu’ils s’attaquent à ce fléau tragique de l’immigration clandestine, devenu extrêmement meurtrier.