Le calme est de revenu dans la ville de Mirontsy depuis le vendredi 9 septembre, après deux jours successifs d’affrontements sporadiques entre des jeunes de cette ville et les forces de l’ordre. Et pour symboliser cette paix retrouvée, cette même jeunesse mirontsienne a nettoyé la chaussée des divers objets et débris qui y restaient encore, l’après-midi du même jour. Un de ses représentants a expliqué qu’ils faisaient cela dans l’espoir de voir leurs camarades arrêtés enfin libres. Il a aussi promis que désormais lui et ses amis veilleront eux-mêmes à la sécurité de leur ville.
Cette soumission des jeunes émeutiers, après une soirée du jeudi marquée par des jets de pierres, des barricades et des pneus enflammés sur les voies de circulation, n’a cependant pas été suivie de la libération inconditionnelle de tous leurs camarades arrêtés la veille par la gendarmerie. Ces derniers, au nombre total de neuf, ont été présentés devant la justice le samedi 10 septembre, et seulement trois d’entre eux ont été libérés.
A l’issue d’une réunion organisée à Mutsamudu, toujours le vendredi par Djaanfar Salim, le ministre de la Jeunesse et des Sports, en vue de «sceller la paix retrouvée», Sidi Bacar, le maire de Mirontsy avait d’abord déclaré que «le gouvernement envisageait la libération prochaine» de ces jeunes. Mais dans la foulée, son homologue de Mutsamudu a affirmé que «ces jeunes ne peuvent pas être libérés tout de suite, car ils sont d’abord tenus de répondre de leurs actes».
Une réunion organisée à Mutsamudu
Le climat avait en effet été très tendu la veille, jeudi. À la sortie d’une rencontre organisée dans cette localité par le ministre de la Jeunesse et des Sports, et ayant regroupé des jeunes et des notables en vue de « faire baisser la tension», des affrontements verbaux ont été echangés entre certains jeunes radicalisés qui n’étaient pas dans la réunion, et d’autres qui y étaient. Et à la tombée du soir, la route a de nouveau été barricadée, ce qui a fait de nouveau intervenir les forces de maintien de la paix de l’Armée nationale de développement (And).
Cette situation de violence a duré une grande partie de la soirée, et s’est soldée par trois blessés, selon des témoignages concordants. Il convient de rappeler que tout s’est corsé le mercredi, après le déchargement du riz de l’Onicor au port de Mutsamudu. La société publique avait envisagé de servir d’abord les régions éloignées de Mutsamudu, pour ne pas provoquer un afflux de la population rurale dans le chef-lieu de l’île, à la recherche de ce riz.
Mais lorsque les camions traversaient Mirontsy pour se rendre dans les régions de Bambao, Domoni et Nyumakele, des badauds ont tenté de les intercepter en barricadant la voie. La gendarmerie est intervenue pendant plusieurs heures pour essayer de rétablir l’ordre. L’on peut noter qu’en général, les journées de mercredi et jeudi ont été très agitées dans l’île, et pas seulement à Mirontsy. La gendarmerie a, de nombreuses fois utilisé du gaz lacrymogène pour disperser les foules, lors des opérations de distribution du riz.