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Ndzuani : les organisations syndicales à l’heure des réformes

Ndzuani : les organisations syndicales à l’heure des réformes

Société | -   Sardou Moussa

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Des responsables syndicaux rencontrent les travailleurs locaux dans le cadre d’un plan de restructuration et de redynamisation de leurs structures qui vivent dans la léthargie. Ils lancent un appel à la Confédération comorienne des travailleurs et travailleuses des Comores (Ctc) à se pencher sur de profondes réformes sur le mouvement syndical national.

 

Les syndicats des travailleurs de Ndzuani cherchent à se restructurer et à se redynamiser autour de sa fédération, l’Ista ou Intersyndicale des travailleurs anjouanais.  C’est ainsi que ses responsables sillonnent depuis quelques jours l’île, et multiplient leurs interventions dans les médias. Ceci pour appeler les travailleurs à adhérer dans les organisations syndicales, et  à sensibiliser les syndiqués par rapport à la mise en œuvre du «plan d’action pour le développement syndical», devant couvrir la période allant de 2019 à 2021.


Ledit plan d’action a été, pour rappel, validé à l’issue d’une réunion tenue le 22 août dernier à Wani, et à laquelle avaient participé les délégués de plusieurs organisations syndicales, parmi lesquels celui des agents de santé, celui du Port international Ahmed Abdallah Abdérémane, le syndicat des transporteurs ou encore ceux des enseignants (primaire et secondaire). «Notre plan d’actions prévoit, entre autres, la formation de plusieurs de nos membres [sur l’organisation syndicale et les droits du travailleur], à travers un projet financé par le Bureau international du travail –Bit. Nous avons déjà sélectionné les types de formations ainsi que les prochains bénéficiaires, et soumis le tout au Bit», nous précise le président du syndicat des transporteurs de Ndzuani, et en même temps président de l’Ista, Saïd Ahmed.


Disons que  la situation syndicale de l’île de Ndzuani n’échappe pas à l’inertie ainsi qu’au manque d’organisation qui caractérise le paysage syndical national en général. Une situation marquée d’abord par un «désengagement» des travailleurs vis-à-vis de leurs propres syndicats, mais aussi par le «non- respect des textes fondateurs» de ces associations, le «déficit de moyens matériels» et «de ressources financières», ou encore par l’éternelle «interférence entre la politique politicienne et la politique syndicale», pour ne citer que ces quelques éléments, mis en exergue dans un rapport de la Confédération des travailleurs des Comores (Ctc), datant de quelques années.


«La Ctc et les organisations affiliées ont l’impérieuse tâche de promouvoir des réformes dans le mouvement syndical afin de former, mobiliser et animer le dialogue social», avait déjà préconisé ledit rapport, prévoyant déjà à l’époque un plan d’action axé sur ces problématiques, qui devait s’étendre de 2013 à 2015.  Ce travail devait commencer par la sensibilisation des travailleurs sur la nécessité d’appartenir à un mouvement syndical, puis par le «renforcement organisationnel», la mise en place des mécanismes de perception des cotisations syndicales, mais aussi et surtout la formation syndicale, toutes ces actions entrant dans le volet dit de la «syndicalisation des travailleurs».


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