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Ndzuani : un homme d’affaires se serait suicidé à Ongoju

Ndzuani : un homme d’affaires se serait suicidé à Ongoju

Société | -   Sardou Moussa

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Les raisons de ce suicide ne sont toujours pas connues. Si la thèse du suicide est confirmée par l’enquête de la gendarmerie, alors Ndzuani aura enregistré le deuxième cas d’un homme d’affaires qui s’est donné la mort en l’espace de quatre mois. Le 14 juillet dernier, Philippe Matéo, un sexagénaire d’origine française, a été retrouvé mort dans sa résidence à Domoni.

 

Abdou Hadhurami est décédé le mardi 8 novembre à son domicile, dans son village d’Ongoju. C’était un important homme d’affaires d’Ongoju, et sans doute aussi de Ndzuani. Jusqu’à hier mercredi en milieu de journée, faute d’avoir pu avoir la version du procureur de la République ou de la gendarmerie de l’île, l’on n’a pas été en mesure de savoir avec certitude si ce qui s’est raconté au sujet de cette mort est vrai ou faux, à savoir que l’homme d’affaires se serait suicidé, en se pendant chez lui.
C’est toutefois cette version de l’histoire qui est jusqu’à présent dominante, même au sein de sources plutôt proches de la victime, comme le maire d’Ongoju. «Vers 10 heures j’ai reçu un coup de téléphone comme quoi Abdou Hadhurami s’était suicidé. Je n’étais pas à Ongoju, j’ai donc appelé mon homologue, le maire de Mremani, pour aller s’enquérir de cette nouvelle. Il s’est rendu sur place et l’a confirmée. La gendarmerie était déjà là», a expliqué à Al-watwan Saïndou Chibaco, maire d’Ongoju.


Ce dernier, comme de nombreuses autres connaissances de la victime, dit ignorer les raisons qui ont poussé Hadhurami à se donner la mort (si tant est qu’il l’ait effectivement fait), mais se rappelle toutefois d’une histoire qui a sans doute pu, à son avis, beaucoup bouleverser son ami ces dernières années. «Je sais que pendant la période de la Covid-19, il avait fait une commande de marchandises qu’il n’a jamais reçues. Il y a quelques temps, il est finalement revenu me dire qu’il a été arnaqué. Un montant de 54 millions. Je raconte cela car il m’en avait parlé en présence d’autres personnes», poursuit le maire.

Le deuxième cas de suicide en quatre mois

Selon une autre connaissance à lui, c’est un membre de sa famille résidant en France qui lui aurait présenté un pseudo homme d’affaires français, lequel lui aurait persuadé de faire affaire avec lui. Ce qu’il aurait accepté, et décidé ensuite de contracter un prêt bancaire à cette fin.Abdou Hadhurami était un de ces hommes d’Ongoju qui sont parvenus à se faire une place dans les affaires grâce à leur travail et leur persévérance. Ayant quitté l’école au collège, il a entrepris un petit commerce à Mutsamudu. Il a vite prospéré et a ensuite investi dans l’essence d’ylang-ylang, la vanille et le girofle, puis dans le commerce d’importation. Il était polygame et a laissé au monde plusieurs enfants.


Si la thèse du suicide est confirmée par l’enquête de la gendarmerie, alors Ndzuani aura enregistré le deuxième cas d’un homme d’affaires qui s’est donné la mort en l’espace de quatre mois. Le 14 juillet dernier, Philippe Matéo, un sexagénaire d’origine française, a été retrouvé mort dans sa résidence à Domoni. L’homme était marié à une comorienne et vivait avec elle depuis quelques années à Domoni, la ville natale de son épouse, où ils tenaient tous les deux un restaurant. Il s’est donné la mort au retour d’une matinée de shopping, au marché de la ville.

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