La mairie de Mitsamihuli ya Mbwani a été momentanément fermée hier, mardi 2 décembre, après qu’un groupe de dix jeunes engagés pour une opération de nettoyage du littoral a pris d’assaut les locaux municipaux. Ces derniers réclament le versement de la seconde tranche de leur rémunération, qu’ils affirment attendre depuis plusieurs semaines. Selon l’un des représentants du groupe, qui a souhaité garder l’anonymat, les jeunes ont bien perçu la première tranche du paiement, soit 375 000 francs, comme prévu à mi-parcours du contrat. «Nous attendons la deuxième tranche depuis des semaines. Nous avons rempli notre part du marché, il revient à la mairie de respecter la sienne. Nous ne sommes pas venus pour fermer la mairie mais pour réclamer nos droits», confie-t-il.
Joint par nos soins, le maire de Mitsamihuli ya Mboini, Chamsoudine Soulé, dit avoir été surpris par cette action des jeunes, rappelant avoir respecté la première échéance du contrat. Il justifie le retard du paiement par une procédure obligatoire avant tout décaissement. «Dès le départ, nous avons convenu que je dois procéder à une vérification avant tout paiement. Comme j’étais à l’étranger et que je ne suis rentré aux Comores que lundi dernier, je n’ai pas encore eu le temps de vérifier ce qui a été accompli», explique-t-il.
Le maire précise que la convention stipule qu’aucun paiement ne peut être effectué sans une évaluation du travail en présence des deux parties. «C’est ce que nous avions fait pour la première tranche. Informé de la situation, j’ai contacté le chef de la brigade de la région pour calmer les choses en attendant d’effectuer la vérification sur le terrain dans l’après-midi», poursuit-il. Il affirme aussi être à l’origine de la fermeture temporaire de la mairie, «par mesure de sécurité».
Des interrogations
Cette affaire a suscité d’autres interrogations dans le chef-lieu du Nord de Ngazidja, notamment sur la convention signée entre la mairie et la société Recyvie, chargée de la gestion des déchets. D’aucuns se demandent «pourquoi contracter avec un groupe de jeunes alors qu’un accord existe déjà pour la gestion des déchets, accord qui avait d’ailleurs suscité des tensions au sein du conseil communal ?», s’interrogent certains habitants.Interpellé sur ce point, le maire précise que la convention avec Recyvie ne concerne que les déchets ménagers. «Dans le cadre de l’aménagement du littoral, j’ai voulu débarrasser les ordures le long du littoral une bonne fois pour toutes. C’est pour cela que j’ai engagé ce groupe. Les fonds sont disponibles, c’est simplement une question de procédure», insiste Chamsoudine Soulé.

