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Ngazidja, une ambiance pas comme les autres

Ngazidja, une ambiance pas comme les autres

Société | -   Abdou Moustoifa

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A moins de cinq jours de l’aïd el-Fitr, Moroni s’est transformée. Les gens venant de tous les coins de Ngazidja y affluent aussi bien vers les grands marchés que les boutiques, petites ou grandes. La plupart, des parents venus acheter les “habits des enfants”. D’autres sont à la recherche de petites astuces pour décorer leurs maisons.

 

A la veille de ce  vingt-sixième jour du mois sacré du Ramadhwani, Moroni a changé de visage. Plus bruyant parce qu’accueillant des dizaines de milliers de gens, venus y faire leurs emplettes à l’approche de l’aïd el-Fitr.
Tous les marchés de la capitale ont retrouvé leur ambiance d’antan.

Du marché de chez  Grimaldi (Dubaï) en passant par le Shindo shambwani ou encore Volo-volo, c’est la grande animation. A tel point que pour endiguer le flot de voitures déversant des clients potentiels, la police a interdit aux taxis l’accès aux deux principaux marchés de la capitale.

A tous les cinq mètres, une musique vous accueille. Les gens se bousculent. Chacun voulant faire son shopping à la hâte pour rentrer chez lui.

“Ici c’est chaud, il y a trop de monde donc on doit très vite acheter ce que l’on veut et mettre les voiles”, lancera une jeune femme venue acheter des “bricoles” pour sa maison.

Les vendeurs quant à eux, vous accueillent à bras ouverts. “Ripuwa no ruze” « Nous avons cassé nos prix pour vendre”, scande ce vendeur de tapis.

Si certains estiment que le business marche, d’autres affichent la mine des mauvais jours car n’ayant “rien vendu depuis la veille”.

L’un d’eux confie : “certes depuis avant-hier nous observons une foule en liesse, mais les gens achètent peu. Pour preuve, j’ai soldé mes marchandises pourtant je n’ai rien vendu”, jure Ahmed, vendeur de chaussures et de rideaux à Grimaldi.

 

Ambiance d’antan

A Volo-volo, les choses semblent reprendre leur cours. Après avoir été privés de leurs activités à cause des pluies torrentielles qui s’étaient abattues dans la capitale depuis samedi dernier, bon nombre de marchands semblent avoir retrouvé le sourire.

Les trottoirs de l’hôpital El-maarouf qui étaient déserts depuis janvier suite aux opérations de déguerpissements effectuées par la commune de Moroni, sont à nouveau pris d’assaut par les marchands ambulants.

Auparavent, ils étaient installés tout près du siège d’Al-watwan. “Là-bas, nous ne vendions rien. Nous  avons donc décidé de revenir ici juste pour les cinq jours qui restent pour voir si nous pourrons vendre quelque chose.

 

Un escadron de la gendarmerie était venu nous en empêcher mais nous n’avons pas cédé et nous espérons qu’ils nous laisseront un peu de répit, le temps de vendre quelques marchandises.

En tout cas, depuis le matin que nous sommes ici, tout se passe à merveille. D’autant plus que nous avons soldé nos marchandises à 50%”, explique Avocat, un vendeur de boubous féminins.



Des prix abordables et embouteillages

Quant aux acheteurs, ils se réjouissent des prix. “Je suis venu ici acheter quelques habits pour mes enfants et ma femme. Et jusqu’à maintenant tout se passe bien car l’argent que j’avais apporté m’a suffi”, constatera Youssouf Mohamed originaire de Sima dans le Washili.

Même avis pour Fatima Abdou, qui s’est dite “satisfaite de l’ambiance car elle pourra acheter des habits pour ses enfants”. Pour cette dame venant de Mkazi dans le Bambao, il y a une fausse note : “la foule trop dense et les embouteillages interminables”. 

En effet, les chauffeurs de taxi sont au bord de la crise de nerfs. Et leurs passagers, aussi. Ce qui pousse ces derniers à préférer marcher. En effet, pour traverser Moroni en voiture, il faut, parfois, patienter plus d’une heure. Parfois deux.

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