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Nomination des nouveaux membres de la Céni I Le Front commun dénonce un «non-respect du code électoral»

Nomination des nouveaux membres de la Céni I Le Front commun dénonce un «non-respect du code électoral»

Société | -   Chamsoudine Said Mhadji

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Le président de l’Union des Comores, Azali Assoumani, a récemment nommé par décret N°23-050/PR les membres de la Commission électorale indépendante (Céni). Une nomination perçue par le Front commun des forces (l’un des mouvements de l’opposition) comme «une volonté de ne pas tenir compte des demandes exprimées» par elle ainsi que comme un «non-respect du code électoral».

 

La nomination, dimanche dernier, des nouveaux membres de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) par le chef de l’État, a divisé la classe politique. Interrogé par Al-watwan, le leader du parti Orange, Mohamed Daoudou, a déclaré : «le parti Orange a pris connaissance de la publication du décret n°23-050/PR du 14 mai 2023 portant nomination des membres de la Céni, ainsi que du décret n°23-051/PR du 14 mai 2023 portant révision exceptionnelle des listes électorales en vue des prochaines élections du président de l’Union des Comores et des gouverneurs des îles». Et de poursuivre : «nous considérons cela comme une bonne nouvelle et Orange en prend acte, s’engageant à garantir l’organisation d’élections transparentes, inclusives et dont les résultats seront acceptés par tous. Pour nous, il s’agit du début d’un processus qui sera long».

La loi n°22-017/Au du 27 décembre 2022

Cependant, l’ancien ministre de l’Intérieur chargé des élections a souligné «certaines irrégularités» dans l’application des dispositions de la loi n°22-017/Au du 27 décembre 2022, relative au code électoral, notamment en son article 60, relatif à la désignation des membres de la Céni, plus précisément les membres désignés par le bureau de l’Assemblée de l’Union.


Mohamed Doud dit avoir constaté que le bureau de l’Assemblée a désigné un membre d’un parti qui n’est pas représenté au parlement, et qu’il n’y a pas eu de consensus sur cette question. Il a également rappelé que son parti «est la seule formation politique de l’opposition représentée à l’Assemblée », et donc, selon le code électoral, celui-ci « devrait être représenté par deux membres au sein de la Céni, au lieu d’un seul ». Dans cette optique, celui qui a organisé les élections de 2019 et 2020 a annoncé que son parti allait «saisir les autorités compétentes afin d’obtenir des explications ainsi qu’une correction de cette situation».


De son côté, le secrétaire général de l’Alliance de la mouvance présidentielle (Amp), Ali Mliva Youssouf, n’y voit aucun problème, et estime au contraire que les nouveaux membres de la Céni « sont des hommes et des femmes qui ont acquis une expérience dans le domaine électoral ». Selon Mliva, «l’opposition a eu tort de ne pas participer aux différents processus liés aux élections », ce qui lui aurait, selon lui toujours, «permis de positionner ses membres dans les différentes structures au moment opportun».


Pour le porte-parole du Front commun des forces vives, Ibrahim Abdou Razak Alias Razida, la nomination des membres de la Ceni ne répondrait pas, selon lui, aux doléances exprimées par son mouvement, notamment celle liée aux quotas de représentativité entre pouvoir, opposition et société civile. «La vraie opposition n’a pas été consultée, bien qu’elle n’aurait de toute façon jamais accepté [d’intégrer la Céni]». Et d’ajouter qu’il «attend le gouvernement de pied ferme au combat» pour obtenir des « élections libres, transparentes et démocratiques».

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